07/10/2013 - Le cinéaste, scénariste, critique et ancien directeur de la Mostra de Venise (de 1979 à 1982) avait 91 ans

Carlo Lizzani s'est suicidé samedi en se jetant du troisième étage de son domicile romain. Il avait 91 ans. Il a laissé à ses enfants un message qui disait : "Je décroche la prise". Selon les témoignages des gens qui l'ont côtoyé ces derniers temps, il semblait déprimé, probablement en bonne partie du fait de l'état de santé critique de son épouse Edith Bieber, rencontrée en 1948 sur le tournage d'Allemagne, année zéro de Roberto Rossellini, dont il était alors l'assistant. La mort de Lizzani rappelle celle de Mario Monicelli, qui s'est lui-même défenestré le 29 novembre 2010.

"La tragique nouvelle de la mort de Carlo Lizzani me remplit de douleur", a déclaré dans une note le Président de la République Giorgio Napolitano, "pour l'amitié qui nous liait depuis des décennies et tout ce qu'il a su donner au cinéma, à la culture et au développement démocratique de notre pays."

Lizzani, metteur en scène, scénariste et critique, a fait ses débuts derrière la caméra en 1950 avec Nel Mezzogiorno qualcosa è cambiato, suivi en 1951 d'Achtung! Banditi!. Parmi ses films les plus connus, on peut citer La Chronique des pauvres amants (1954), adapté du livre éponyme de Vasco Pratolini, Le Procès de Vérone (1963), Bandits à Milan (1968), Les Derniers Jours de Mussolini (1974), Storie di vita e malavita (1975), San Babila ore 20: un delitto inutile (1976), Fontamara (1977), adapté de l'ouvrage d'Ignazio Silone, Mamma Ebe (1985), Caro Gorbaciov (1988) et Remake, Rome ville ouverte (1996). Son dernier long métrage, Hotel Meina, remonte à 2007.

De 1979 à 1982, Lizzani a été directeur de la Mostra de Venise. En 1998, il a publié un recueil d'écrits sur le XXème siècle, Attraverso il Novecento, et en 2007, il a fait paraître une autobiographie intitulée Mon long voyage dans le court siècle.

(Traduit de l'italien)