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ROME 2013 Compétition

A Vida Invisível : le grand retour de Vítor Gonçalves

par 

- Un quart de siècle après Midnight et A Girl In Summer, le cinéaste portugais retourne derrière la caméra et participe à la compétition romaine

A Vida Invisível : le grand retour de Vítor Gonçalves

A Vida Invisível [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(t.i. The Invisible Life), qui est le deuxième film européen à faire son avant-première dans le cadre de la compétition du Festival de Rome (8-17 novembre), après la coproduction turco-franco-germano-grecque I Am Not Him [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
 (lire la critique), marque le grand retour derrière la caméra du Portugais Vítor Gonçalves 25 ans après son dernier film en date, Midnight, et 27 ans après son premier long métrage, A Girl In Summer, qui est considéré comme une des pierres de touche du cinéma lusitanien.

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A Vida Invisível est une oeuvre minimaliste et énigmatique qui explore un monde intérieur, voyage dans une mémoire et use largement de la voix-off pour rendre compte des pensées de son héros, Hugo (Filipe Duarte, cf. photo), un fonctionnaire d'une quarantaine d'années qui se trouve fort affecté par le décès de son patron, Antonio (João Perry), dont on devine qu'il était aussi l'ami. La nuit tombée, assis sur les marches du ministère où il travaille, Hugo repense au moment où le vieil homme lui a appris qu'il allait mourir. Convaincu qu'il voulait lui confesser quelque chose d'important le concernant en lui confiant une mystérieuse vidéo en 8mm et poussé par le désir de comprendre, Hugo décide d'épousseter ses souvenirs personnels, notamment ceux ceux qui se rattachent à Adriana (Maria João Pinho), la femme qu'il aimait. Il est alors assailli par la pensée qu'il n'a pas vécu sa vie. Peut-être était-ce cela que son ami Antonio voulait lui dire...

Hugo est un homme solitaire, mélancolique, qui voit la vie s'écouler à travers la fenêtre. "Je voulais évoquer la vie intime du personnage, explique Gonçalves, mais aussi regarder l'extérieur, cette réalité qui semble lointaine à Hugo, qui ne lui appartient pas". D'où la récurrence d'un plan fixe sur la Place du Commerce de Lisbonne, un lieu hautement symbolique : "Pour nous les Portugais, cette place a un sens important. C'est l'endroit où, au siècle dernier ainsi qu'au XIXème, s'est joué le destin du pays : c'est le théâtre de l'assassinat du Roi Charles Ier, des événements les plus importants de la République et des manifestations contre le fascisme".

On devine qu'A Vida Invisível est un film très personnel ("quelque chose d'autobiographique plane sur le film, surtout sur l'isolement et la mélancolie d'Hugo", confesse le réalisateur), mais aussi une sorte d'hommage de Gonçalves à son ami et mentor António Reis, un maestro regretté du cinéma lusitanien qui a appris à Gonçalves le métier de cinéaste. Le producteur du film, Pedro Fernandes Duarte (Rosa Filmes), est tout aussi passionné dans le soutien qu'il accorde à son réalisateur : "J'ai été l'élève de Vítor. Quiconque fait du cinéma aujourd'hui au Portugal a été son élève (Gonçalves enseigne à l'École supérieure de théâtre et de cinéma de Lisbonne, ndlr). Ce film est très spécial. Seul un maître de la réalisation comme lui pouvait le faire". Le jeune producteur a conclu la conférence de presse du film à Rome par un acte d'accusation adressé à la classe dirigeante portugaise : "Le gouvernement néo-libéral se cache derrière la crise pour nous refuser des financements et tuer le cinéma. En vérité, de l'argent, il y en a. Mais j'ai confiance : les choses vont changer". 

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(Traduit de l'italien)

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