09/01/2014 - Le documentaire danois de l'Américain Joshua Oppenheimer, semi-finaliste pour les Oscars, a gagné plus de 40 prix internationaux, dont celui de la critique américaine. Le réalisateur prépare la suite

À moins de deux semaines de l'annonce des nominés aux Oscars (le 16 janvier), The Act of Killing [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], le documentaire du réalisateur américain installé à Copenhague Joshua Oppenheimer, qui fait partie des semi-finalistes pour l'Academy Award dans sa catégorie, a été nominé pour deux BAFTA, du meilleur documentaire et du meilleur film étranger. Les vainqueurs seront annoncés le 16 février à Londres.

La semaine dernière (le 4), ce troisième long métrage d'Oppenheimer, élu meilleur documentaire européen de l'année 2013 aux EFA, a également reçu le prix du meilleur film non-fictionnel de la part des l'Association nationale des critiques de films américains (ex aequo avec At Berkeley du vétéran américain Frederick Wiseman, qui a aussi obtenu 20 votes).

The Act of Killing, qui compte parmi ses producteurs délégués le cinéaste et producteur allemand Werner Herzog (qui a dit qu'il n'avait pas vu un film "aussi fort, surréaliste et terrifiant" depuis au moins dix ans), évoque la purge de plus d'un million de citoyens indonésiens présumés communistes après le coup militaire de 1965.

Oppenheimer, Christine Cynn et un réalisateur indonésien anonyme examinent un régime éminemment corrompu où les anciens miliciens sont célébrés comme des héros en demandant à l'un d'eux de mettre en scène les massacres commis par lui dans le style des films américains qu'il adore.

Oppenheimer et son équipe travaillent déjà sur The Look of Silence, la suite de The Act of Killing, dont la sortie est prévue pour le mois de septembre. Ce film a en fait été tourné avant The Act of Killing, pour protéger les gens qui y apparaissent, explique la productrice danoise Signe Byrge Sørensen, de Final Cut for Real Productions.

“Dès le départ, nous avions prévu de faire deux films, a confirmé Oppenheimer au magazine danois Ekko. La deuxième partie suit une famille de survivants qui découvre qui a tué leur fils. Le frère cadet de ce dernier décide alors de briser le silence dans lequel ils ont toujours vécu et de se confronter aux coupables du meurtre".

“En Indonésie, il est impensable qu'un survivant se retourne contre les auteurs des crimes, de sorte que ce frère viole tous les tabous et trouve devant lui de la peur, de la colère et des menaces", poursuit le réalisateur, qui qualifie The Look of Silence d'“élégie lyrique sur le silence, mais aussi (de) poème sur le fait de briser ce silence et sur le traumatisme qu'il représente".

(Traduit de l'anglais)