email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SORTIES Portugal

Os Maias: João Botelho revisite le Portugal d'Eça de Queiroz

par 

- L’adaptation de son roman satirique paru en 1888 sera projetée dans 22 cinémas à dater d’aujourd’hui

Os Maias: João Botelho revisite le Portugal d'Eça de Queiroz
Graciano Dias, Adriana Luz et Maria João Pinho dans Os Maias

Les grandes œuvres sont généralement universelles et intemporelles : elles franchissent les frontières et peuvent inspirer des générations entières. La satire Les Maia, publiée en 1888 par l’écrivain réaliste portugais Eça de Queiroz, fait partie de ces œuvres. Il s’agit d’un roman monumental, amoral et profondément sarcastique, et il vient de faire l'objet d'une adaptation par João Botelho, qui semble avoir vu dans le livre plus que le simple récit d'une relation incestueuse située au XIXème siècle : un reflet du Portugal du XXIème siècle. En dépit des frous-frous des jeunes femmes et des costumes des jeunes hommes qu'il met en scène, Os Maias [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
n’est pas un film historique : c'est une réflexion contemporaine sur les péchés et la splendeur décadente d’une société affaiblie par la crise, où l'on retrouve heureusement l’ironie visionnaire d'Eça de Queiroz, dont Botelho est manifestement féru.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Les Maia suit trois générations d’hommes de la famille Maia. Il y a le grand père Afonso (João Perry), le fils Pedro (Nuno Casanovas) et le petit fils Carlos (Graciano Dias). Dans le film, un prologue tourné en noir et blanc parcourt les aventures des deux premiers (plus détaillées dans le roman) pour faire place au récit, en couleurs, de l'histoire de Carlos, quand il retourne à Lisbonne à l'âge de 27 ans, après un voyage initiatique à travers l’Europe, pour s’établir comme médecin dans la capitale. Ses plans vont être mis à mal par la débauche à laquelle il se livre en public et qui va le placer dans des situations paradoxales.

Botelho se détache du roman en ce qu'il se concentre sur ce personnage caricatural et sur la galerie de personnages archétypiques qui l'entourent, mais il n'en reste pas moins qu'il n'est pas toujours facile d’imposer son style quand on adapte un roman aussi puissant que Les Maia. La solution trouvée par Botelho est radicale : il alterne entre de grandes ellipses et leur contraire, à savoir une transposition presque littérale des spirituels dialogues du roman et l'utilisation d'une voix off.

Os Maias a aussi des aspects théâtraux et proches de l'opéra, entre les nombreux plans fixes, le ton tragicomique des acteurs et les décors, qui comprennent d'anciennes villas et de faux paysages peints par l’artiste João Queiroz. À ce sujet, il faut souligner qu'aucune séquence n’a été tournée en extérieur, un choix esthétique et financier qui n’aurait pas laissé Eça indifférent.

La troupe est presque exclusivement masculine. L'acteur débutant Pedro Inês se démarque particulièrement dans le rôle de João da Ega, le meilleur ami, très critique, du héros. L’actrice Maria João Pinho  (qui sera bientôt sur les écrans dans le premier long métrage de João Salaviza, Montanha [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : João Salaviza
fiche film
]
, qui suscite beaucoup d'impatience) incarne une comtesse aussi adorable qu'infidèle.Graciano Dias est crédible dans son rôle et livre un Carlos da Maia tiraillé entre ses désirs et son ennui bourgeois. L’actrice brésilienne Maria Flor a travaillé d’arrache-pied pour obtenir une diction atypique mêlant les accents français et brésilien, de manière à composer un personnage cosmopolite (la sœur inconnue de Carlos).

Os Maias, dont le budget d'1,5 million d’euros a été réuni par Alexandre Oliveira pour Ar de Filmes, sort aujourd'hui sur 22 écrans lusitaniens, distribué par NOS Lusomundo Audiovisuais, qui espère bien faire de ce film un des succès portugais de l’année.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy