email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

MALAGA 2015

Los exiliados románticos : voyage à trois

par 

- Le 3ème film de Jonás Trueba reprend les principes de son précédent, Los ilusos : avec peu de moyens mais beaucoup de sensibilité, il décrit des moments simples

Los exiliados románticos : voyage à trois

Le dernier film présenté dans le cadre de la compétition officielle du 18ème Festival du cinéma espagnol de Malaga était attendu avec beaucoup d'impatience, le film précédent de son réalisateur, Jonás Trueba, étant devenu il y a deux ans un film-phénomène, culte, presque un manifeste hipster: Ce titre, Los ilusos, est LE film que tous les jeunes suivant les dernières tendances urbaines ne pouvaient pas ne pas adorer. Naturellement, ce film requérait une certaine cinéphilie, et s'intéressait  à une certaine jeunesse madrilène, émotionnellement assez désorientée. Los exiliados románticos [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Jonás Trueba
fiche film
]
emploie les mêmes ressorts, mais dans un contexte différent : les héros du film, trois garçons, font un voyage à bord d'une vieille fourgonette (où ils dorment, se rasent et mangent), de Madrid à Annecy, à la frontière entre la France et la Suisse, en passant par Toulouse et Paris.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

En chemin, nos jeunes vont retrouver des femmes qui ont compté pour eux, et parler, beaucoup parler, dans des parcs et des cuisines, sur des terrasses, comme dans un film de Rohmer, tandis que l'été s'éteint doucement. L'ensemble est très simple et grandiose à la fois.. Trueba a suffisamment confiance en son monde pour en faire la matière de ses films, sans se préoccuper de ceux qui pourraient le taxer de "culturette" ou d'écho d'un certain "jeunisme". Certes, on peine un peu, au début, à entrer dans ces dialogues où la littérature est placée sur un piédestal un peu pédant, mais les personnages parviennent à toucher le spectateur, qui ressent leur désarroi, leur nostalgie et leurs aspirations.

Le film a été tourné avec un simple appareil photo Lumix GH3 (qui lui donne un aspect naturel et rend ses lumières légèrement oniriques) en à peine douze jours, avec une équipe très réduite. À vrai dire, Los exiliados románticos est né d'une boutade, d'une envie subite de tourner, de sorte qu'au lieu de chercher des financements et reprendre mille fois le scénario, Trueba s'est lancé, avec une inconscience et un entrain tout à fait juvéniles. Le résultat rend bien la fraîcheur de cette démarche et parvient à nous embarquer dans cette aventure entre amis ponctuée par la musique du groupe Tulsa, dont la chanson "Oda al amor efímero" (litt. "ode à l'amour éphémère")devient un leitmotiv existentiel pendant tout ce road movie.

Le film lui-même est parcouru par le motif du rêve. C'est même le premier mot qu'on y entend, car les héros ont déclaré la guerre à la réalité, peut-être par incapacité d'aimer. Ce thème confère au film une mélancolie sous-jacente, sous le bonheur apparent de ces trois gars lancés sur la route, en quête d'idéaux sentimentaux qui sont plus fantasmés que réels.

Le trio central de Los exiliados románticos est interprété par Vito Sanz et Francesco Carril (qui étaient tous deux déjà dans Los ilusos) ainsi que Luis E. Parés (vu à l'écran dans El futuro). Ils croisent ensuite la Française Vahina Giocante, l'Italienne Renata Antonante et la Suisse Isabelle Stoffel. Les dialogues sont dits dans plusieurs langues (en français, anglais, allemand, italien et espagnol). La production a été gérée par Los ilusos Films. Les ventes internationales du film ont été confiées à Cinebinario Films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy