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FESTIVALS France

Série Series : quand les chaînes se font créatives, 1ère partie

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- Les chaînes européennes parlent de leur ligne éditoriale et de leur vision de long terme. Première série d'intervenants : Jan Maxa (Télévision tchèque), Ivar Kohn (NRK, Norvège) et Françoise Mayor (RTS, Suisse)

Série Series : quand les chaînes se font créatives, 1ère partie

La fiction a la cote en Europe, et les séries nationales sont un excellent biais pour les chaînes de télévision qui veulent avoir une identité éditoriale claire et reconnaissable. En 2014, les dix plus grands pays européens ont produit en tout 715 nouvelles séries. Le public a soif de contenus nationaux, et les séries européennes progressent aux dépens de leurs camarades américaines. La coproduction est ainsi en train de devenir un outil important pour les chaînes de télévision aussi.

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En Norvège, il y a quatre grandes chaînes, à commencer par la chaîne publique NRK, qui mène avec 28% de part de marché. Les fictions nordiques sont de plus en plus populaires dans le monde, et des séries produite par la chaîne, comme Mammon et Lilyhammer, ont été bien reçues partout dans le monde. NRK produit trois séries dramatiques par an, mais malgré la petite taille du marché norvégien, leur production est de haute qualité. Mammon, qui a marqué une étape décisive, a un budget confortable de 1 à 1,2 million par épisode. Bien qu'en tant que chaîne publique, NRK ne puisse pas trop s'engager dans les contenus de niche, la chaîne fait tout pour être le plus originale possible. NRK sait prendre des risques et ne pas être trop conservatrice, tout en diffusant des émissions destinées au grand public qui répondent à leur envie de voir des contenus inventifs et bien ancré dans le contexte norvégien. Mammon, Lilyhammer et Heavy Water ont prouvé que la Norvège savait faire de bonnes séries, et NRK va continuer d'explorer de nouvelles choses cette saison, avec la nouvelle série Sommerbaten, qui suit la croisière d'un bateau le long des côtes norvégiennes tandis qu'un policier essaie d'élucider le meurtre du chef cuisinier à bord du navire. Il faut cinq jours pour faire un épisode : deux jours de tournage, deux jours de montage, et l'épisode peut passer le lendemain. NRK prévoit de diffuser le dernier épisode en live. L'émission coûte 200 000 euros pour une part de marché de 40%. Bien que la Norvège coproduise régulièrement avec ses voisins scandinaves (la Suède, la Finlande, le Danemark et l'Islande), elle s'adresse rarement à des partenaires étrangers si l'intrigue de la série ne le requiert pas. NRK nourrait donc difficilement perdre son identité, puisqu'être la chaîne de la Norvège est un label en soi.

RTS (Radio télévision suisse romande) est la chaîne publique qui domine le marché en Suisse francophone, avec 20% de part de marché. La fiction internationale est très présente en Suisse – d'ailleurs, au longs des années 1990 et au début des années 2000, RTS a coproduit presque toutes ses séries et ses sitcoms avec la France France. Cependant, il y a presque dix ans, RTS a changé de stratégie et elle s'est mise à produire des séries originales, de sorte que le secteur est à présent bien développé. Jusqu'à 2010, RTS s'est concentrée sur son public local, à savoir les spectateurs francophones, germanophones et italophones. En 2010, la chaîne a gagné un prix à La Rochelle qui a démontré que son potentiel international était reconnu.

RTS produit deux séries par ans en général, mais elle en a plus que la normale en développement actuellement. En général, le créneau pour les fictions suisses est le samedi à 20h, ce qui implique que les programmes doivent être familiaux et adaptés à l'ensemble du public, bien que la chaîne ait toujours aimé innover. Station Horizon a été apprécié pour son originalité et ses belles musiques. En janvier, RTS va lancer une nouvelle série paranormale baptisée Anomalia. RTS organise une session de pitching par an pour former des scénaristes. La chaîne travaille avec des producteurs indépendants. Le budget est généralement de 600 000 euros par épisode, et comme la chaîne dispose de nombreuses infrastructures et ressources (studios, matériel, maquilleurs et coiffeurs...), la qualité du résultat est élevée. Bien que les contenus locaux soient privilégiés, RTS participent à des coproductions internationales qui comportent des éléments suisses dans leur scénario.

Czech TV est l'antenne publique tchèque. Elle domine le marché et comprend plusieurs chaînes, notamment City One, qui représente 14,7% de part de marché. L'année dernière, la meilleure émission suisse a enregistré 39% d'audimat. Le public tchèque aiment beaucoup les séries, bien que la tradition de fiction qui existait avant les années 1990 ait disparu en grande partie, laissant à Czech TV un marché réduit. La chaîne produit jusqu'à 80 heures de fiction par an, ce qui est beaucoup, avec un budget de 300 000 euros par épisode, un peu plus s'il s'agit d'une fiction historique. Il faut souligner que Czech TV a souffert de l'augmentation du nombre de tournages internationaux à Prague : comme elle ne peut pas augmenter ses budgets et donc les salaires, elle est confrontée à des défections de dernière minute de la part de techniciens auxquels les productions internationales ont proposé de meilleures paies. Le public tchèque raffole des polars, en matière de romans comme au niveau des séries télévisées. Le lundi est souvent la nuit des polars, et Czech TV n'hésite par à expérimenter en la matière, comme elle l'a fait en particulier avec The Cases of the First Department, une série réaliste inspirée de cas réels. Comme les autres chaînes européennes, Czech TV essaie d'innover tout en conservant son public. Elle coproduit difficilement, le public aimant avant tout les fictions locales, mais Czech TV a tout de même produit des films internationaux sur des figures historiques, comme, récemment, Jan Hus (en coproduction avec Arte). Czech TV crée aussi des comédies. La chaîne prépare présentement un sitcom sur des Tchèques qui vont sur la Lune.

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(Traduit de l'anglais)

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