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SORTIES France

Fever parmi 20 nouveautés à l'affiche

par 

- Banalité du mal pour le premier long métrage de Raphaël Neal, étoile filante dans un embouteillage meurtrier de sorties

Fever parmi 20 nouveautés à l'affiche
Fever de Raphaël Neal

L'équation en aval est complexe : les distributeurs veulent profiter des périodes de fréquentation les plus denses pour lancer leurs films, espérant ratisser le maximum de spectateurs. Par ailleurs, la croyance en les bienfaits d'une économie abondante de l'offre est largement partagée par les grands groupes d'exploitation. Donc davantage de nouveautés se bousculent à l'affiche comme ce mercredi qui en compte 20 !

D'un côté, qui pourrait se plaindre d'une telle diversité qui permet à la France d'exposer des oeuvres du monde entier et des genres très variés ? Néanmoins, la tendance est à l'écart croissant entre une petite minorité de longs métrages qui trouvent leur public (accaparant toute l'attention médiatique et un maximum d'écrans) et une grande majorité qui subissent des échecs cinglants (se retrouvant sur des combinaisons de sortie infinitésimales ou valsant de l'affiche à vitesse éclair). Un environnement "violent" qui voit aussi certaines productions maintenues "artificiellement" en vie pendant plusieurs semaines en occupant un nombre d'écrans disproportionné par rapport à leur réelle attractivité (distributeurs et exploitants se renvoyant la balle de la responsabilité de la situation), ceci affectant d'autant plus la visibilité des oeuvres moins bien armées en marketing malgré le travail "héroïque" de certains distributeurs indépendants. En résumé, davantage de diversité en apparence en salles pousse peu à peu la véritable diversité dans les angles du ring, pour ne pas dire dans les cordes. Et tout ceci a évidemment des conséquences en production puisque le financement des films est encore très lié à l'exposition en salles, la consommation légale en VoD étant encore trop marginale pour assurer des ressources suffisantes permettant de s'émanciper. Autant de délicats sujets de réflexion dont devraient s'emparer les pouvoirs publics, les codes de bonne conduite en matière de distribution et de programmation ne semblant guère capables d'enrayer un mouvement où chacun s'abrite derrière l'argument imparable selon lequel le spectateur va voir ce qu'il veut.

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Le grand écart est mesurable ce mercredi avec Fever de Raphaël Neal, un thriller philosophique autour de la banalité du mal définie par Hannah Arendt. Ecarté du circuit de financement traditionnel, ce premier long original, distribué sur cinq copies par son producteur Strutt Films (société montée par le cinéaste), a vu le jour uniquement grâce à la bonne volonté de ses comédiens et techniciens (dont la chanteuse Camille qui a composé la bande-son) qui ont mis leurs salaires en participation. "Je ne peux pas considérer cette manière de produire comme un modèle" souligne le réalisateur. "Mais force est de constater que l'écart s'accentue entre grosses productions commerciales et film d'auteurs, ces derniers ayant de plus en plus de mal à exister. Aujourd'hui, il faut donc trouver de nouveaux moyens de financer ces films réputés "difficiles" (ceux que les guichets "classiques" n'osent plus aider). Et de nouvelles façons de produire aussi. Faire avec le système D force à l'économie et ne nuit pas forcément à la création et à la qualité. Mais même sans tomber dans ces extrêmes, et parce que je défends naturellement l'idée que chaque personne qui travaille sur un film doit être rémunéré, il me semble que les budgets peuvent diminuer sans que cela nuise terriblement à l'équipe et au projet. Cette baisse des budgets va générer de nouvelles façons de faire - le crowdfunding étant un moyen, mais pas le seul. Il y a toujours des personnalités débrouillardes et motivées qui ne verront pas le manque de moyens comme un obstacle insurmontable..." 

Parmi les autres films débarquant ce mercredi à l'affiche pointent l'excellent Fatima [+lire aussi :
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de Philippe Faucon (interview - Pyramide sur 103 copies), L'étudiante et monsieur Henri [+lire aussi :
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d'Ivan Calbérac (StudioCanal dans 322 salles), Asphalte [+lire aussi :
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de Samuel Benchetrit (Paradis Films sur 75 copies), Orage [+lire aussi :
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de Fabrice Camoin (article - Rezo Films dans 19 salles), Sangue del mio sangue [+lire aussi :
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