email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Suisse

Occupy the Pool, des instants suspendus entre ombre et lumière

par 

- Avec Occupy the Pool, l’artiste franco-suisse (né à Séoul) Kim Seob Boninsegni nous offre un portrait sincère de la génération Y

Occupy the Pool, des instants suspendus entre ombre et lumière
Occupy the Pool de Kim Seob Boninsegni

Présenté en avant-première mondiale (compétition internationale) au Geneva International Film Festival Tous Ecrans, Occupy the Pool [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, de l’artiste franco-suisse aux multiples facettes Kim Seob Boninsegni, nous propose un portrait direct et acide de la jeunesse actuelle.

Conçu comme une immersion à l’intérieur d’un groupe de jeunes appartenant à ce que l’on pourrait définir comme la génération Y, Occupy the Pool décrit avec une précision chirurgicale les relations qui se tissent entre personnages. Ils entreprennent ensemble un voyage collectif vers un futur toujours plus incertain, entre des fêtes qu’ils voudraient infinies et des relations à la fois fusionnelles et instables. Boninsegni suit un groupe de jeunes qui recherchent dans l’euphorie du moment un antidote à l’apathie du réel.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Occupy the Pool est le récit fictif d’une génération bien réelle, totalement liée à la technologie, hyperactive, mais aussi fragile et en équilibre précaire entre insouciance et angoisse. La sphère privée, l’intimité de ces jeunes s’annulle (volontairement) pour laisser la place à une hypothétique famille recomposée où la collectivité règne en maître. Kim Seob Boninsegni suit les acteurs amateurs d’Occupy the Pool depuis 2010 (pour la plupart membres actifs de la communauté culturelle et artistique de Genève), même si le tournage du film n’a duré que deux semaines. La relation qui se crée entre le réalisateur et les acteurs est forte, parfois fusionnelle, sorte de projet artistique hybride où fiction et réalité se mélangent. Le film se concentre surtout sur le lien communautaire qui unit les acteurs, sur les moments-clés où la force parfois destructrice de leur amitié se transforme en une sensibilité à fleur de peau. 

Occupy the Pool peut être considéré comme un projet artistique hybride en équilibre entre art contemporain et cinéma. La caméra poursuit les protagonistes dans un va-et-vient séduisant composé de scènes euphoriques et calmes, collectives mais aussi intimes. Ce qui importe vraiment, c’est le vécu des personnages, leur vision personnelle du “groupe”, sorte de famille de substitution qui voudrait les mettre à l’abri d’une société trop distante et indifférente, ou tout du moins inadaptée. Les protagonistes d’Occupy the Pool semblent en effet retirés du monde, comme si une bulle les protégeait de sa dure réalité. Boninsegni crée un evironnement suspendu où les clubs et les nuits sans fin se transforment en nécessité quotidienne et frénétique.

Occupy the Pool rappelle parfois l’univers artistique de Larry Clark, porte-parole américain de jeunes qui ont décidé de vivre, chacun à sa manière, en dehors de la société. Ce qui les diférencie, néanmoins, est le rapport qui s’instaure entre la caméra et le corps des protagonistes. Dans le film de Boninsegni, la sensualité (ou peut-être serait-il plus juste de parler de sexualité) est pratiquement absente, seulement brièvement suggérée. Cette aura “asexuelle” qui flotte sur Occupy the Pool est emblématique d’une génération qui entretient avec son corps un rapport parfois clinique, utilitaire. Le plaisir est recherché plus dans un mode de vie communautaire, dans la force hypnotique des boucles de la musique électro plutôt qu’à travers un lien intime entre les corps. À cet égard, les jeunes acteurs du film se rapprochent plus de la génération punk que de la génération hippie, celle de leurs parents. Des corps mécaniques dans une société technologique, c’est peut-être (aussi) cela le futur qui nous attend. 

Les ventes internationales d’Occupy the Pool sont assurées par Paul-Aymar Mourgue D'Algue.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy