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SOLEURE 2016

Family Fragments, portrait d’une famille divisée

par 

- Le premier documentaire de Natalie Pfister, projeté à Soleure cette année, dresse le portrait d’une crise familiale aux conséquences imprévisibles

Family Fragments, portrait d’une famille divisée
Une scène tirée de Family Fragments

d’une crise familiale aux conséquences imprévisibles

La jeune réalisatrice Natalie Pfister a présenté son premier documentaire, Family Fragments [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, une thérapie familiale aux allures de psychanalyse, dans la section Panorama Suisse des Journées de Soleure. Le film a été nominé l’année dernière à Berlin pour le Prix First Steps.

Family Fragments reconstruit l’histoire d’une famille divisée du divorce des parents à la reconstruction d’un nouvel avenir. Après un examen soigneux de l’instabilité de cette famille, Pfister passe à une analyse plus personnelle, presque clinique, pour donner une explication plausible à cette rupture qui se répercute sur toute la famille, réveillant ainsi une souffrance que tous pensaient éteinte.

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Le père, la mère et les deux enfants de cette famille en crise revivent leur passé en simples spectateurs, exprimant leur souffrance par des mots, mais ce qui rend le documentaire de Natalie Pfister si surprenant, c’est son choix de recourir à des acteurs pour raconter l’histoire de la séparation, comme des faux témoins de cette crise pourtant bien réelle. Ainsi, Family Fragments est un drame collectif, commenté par ceux qui l’ont vraiment vécu et revivent, en le relatant, ce passé qu’ils pensaient derrière eux. Car qu’y a-t-il derrière l’apparente stabilité du présent ? La souffrance d’un passé encore bien trop proche s’est-elle définitivement envolée ?

Family Fragments propose une piste de lecture, ou du moins une possibilité d’entrer dans le quotidien d’une famille qui semble parfaite, mais perd en vérité peu à peu le contrôle. Le ʺfiltreʺ émotionnel du film permet aux protagonistes de se pencher en détails sur leur passé. À travers cette thérapie de groupe, qui consiste pour la famille à voir des acteurs jouer leur rôle, Pfister révèle les mécanismes qui assurent la stabilité d’une vie de famille et peuvent causer son écroulement s’ils cessent de fonctionner. Dès lors, sur quelles bases reconstruire cette famille ?

Ce film propose une description austère et minimaliste d’une vie privée pleine de contradictions et relativement fragile. C’est aussi une expérience cathartique dont les protagonistes revivent un drame qu’ils pensaient derrière eux, mais qui affecte encore leur existence. La réalisatrice suisse joue habilement avec les concepts de ʺréalitéʺ et de ʺfictionʺ, dans ce constant va-et-vient entre les vrais membres de cette famille brisée, filmés comme les personnages d’une pièce de théâtre, et les acteurs, assis confortablement dans le divan, à la maison (mais de qui ?). Les acteurs regardent la caméra, comme s’ils parlaient directement au spectateur et aux protagonistes de l’histoire, dans une sorte de recherche utopique d’objectivité. Un documentaire surprenant qui révèle les dynamiques cachés d’une famille désorientée.

Family Fragment a été produit par Zürcher Hochschule der Künste ZHdK et Schweizer Radio und Fernsehen.

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(Traduit de l'italien)

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