email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BERLINALE 2017 Compétition

Nuits claires : l’épiphanie en demi-teinte d’une relation père-fils

par 

- BERLIN 2017 : Après l’aventure américaine de Gold, Thomas Arslan concourt de nouveau à Berlin avec le périple norvégien d’un père qui dit adieu à son père et tente de renouer avec son fils

Nuits claires : l’épiphanie en demi-teinte d’une relation père-fils
Georg Friedrich et Tristan Göbel dans Nuits claires

Quatre ans après son film précédent, Gold [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Thomas Arslan
fiche film
]
, une aventure américaine déjà présentée en compétition à la Berlinale, le réalisateur allemand Thomas Arslan est de nouveau en course avec un film en demi-teintes malgré son titre, Nuits claires [+lire aussi :
bande-annonce
Q&A : Thomas Arslan
fiche film
]
, qui retrouve le minimalisme et le travail sur la banalité de son plus ancien Les Vacances [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(dévoilé dans la section Panorama en 2007) et qui est mu lui aussi (très lentement, mais sûrement) par l'attente d'une épiphanie d'ordre familial qui va rompre discrètement, un court instant, la paralysie des sentiments.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

La relation, ou du moins la tentative de relation, que décrit le film est celle de Michael (Georg Friedrich, également à l’affiche d’un autre film de la compétition, Wild Mouse [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Josef Hader
interview : Josef Hader
fiche film
]
), chef de chantier et père absent dont le père lui aussi distant de sa famille vient de mourir et qu’il va enterrer en Norvège, avec son fils Luis (Tristan Göbel, l’adolescent qu’on accompagnait déjà en virée dans le lumineux et sympathique Tschick [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Fatih Akin), qui suit Michael dans son voyage en Scandinavie mais se montre réticent à le laisser renouer avec lui. En silence, sans se toucher, père et fils entreprennent ensemble, paradoxalement, un périple dont on sent bien qu’il n’a pour seul intérêt, pour l’un comme pour l’autre, que celui de leur permettre d’essayer malgré tout de se connaître.

Dans une nature norvégienne sauvage mais représentée comme terne, ou du moins filmée avec la même absence d’enthousiasme que celle de nos deux randonneurs, on suit comme en temps réel leur marche sans joie, le père haletant derrière l’ado qui, boudeur, son casque de baladeur mp3 sur les oreilles, fait tout son possible pour repousser les tentatives maladroites, un peu forcées, de Michael, d’entamer un dialogue et de partager quelque chose. C’est que le père comme le fils ont vécu jusque là sans avoir besoin l’un de l’autre, sans désirer l’attention de l’autre, mais selon un autre équilibre, que ce lent parcours norvégien remet en question – la formulation choisie quand Michael demande à Luis s’il veut revenir en arrière ou "risquer" de continuer la route n’est pas innocente, de même que celle de Luis quand il a accuse son père de vouloir le "piéger". 

Ainsi, le spectateur partage l’attente de deux personnages qui voudraient à tout prix n’attendre rien du tout l’un de l’autre, car ils savent qu’une fois de retour en Allemagne, ils retrouveront la souffrance ordinaire de la situation d’avant, presque identique, comme le regard vide de Michael à travers une vitre, qui ouvre et clôt le récit. 

Produit par Schramm Film Koerner & Weber et coproduit par FilmCamp, WDR et les Norvégiens de Mer Film, Nuits claires est vendu à l’international par The Match Factory.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy