email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BERLINALE 2017 Hors compétition

El bar : les huit maudits

par 

- BERLIN 2017 : Alex de la Iglesia enferme trois femmes et cinq hommes dans un bar typique pour leur — et nous — faire vivre un cauchemar angoissant, violent et démesuré.

El bar : les huit maudits
Carmen Machi, Joaquín Climent, Mario Casas, Alejandro Awada et Terele Pávez dans El bar

"Ah, le bar, mais quel endroit… !", chantait, affectueusement, Gabinete Caligari, un groupe de rock espagnol des années 80. Parce qu’on y trouve de tout, le meilleur comme le pire. Les bars sont des établissements où de nombreux individus s’agglutinent dans quelques mètres carrés, mais réussissent néanmoins, pendant un moment, à plus ou moins coexister. Et Alex de la Iglesia en a bien conscience, tout comme Jorge Gerricaechevarría, son fidèle scénariste. C’est pour cette raison qu’ils ont écrit El bar [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Alex de la Iglesia
fiche film
]
, qui vient d’être projeté hors-compétition à Berlin (après son passage en ouverture du 20e Festival de Malaga) et sortira le 24 mars sur les écrans espagnols.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

El Bar a été tourné dans un décor créé de toute pièce, un bar nommé "El Amparo" (du nom de son propriétaire) qui se situe en sous-sol, à Madrid. Il enferme le spectateur entre 4 murs pour qu’il ressente la même chose que les clients : l’angoisse, la panique, la confusion, le désespoir… mais aussi de la mesquinerie, de la méfiance et de la paranoïa. Dans ce bar, tout le monde semble à première vue civilisé (il y a là un hipster, une jeune fille, un commercial…), mais dès que les choses se corsent, ils ne vont pas hésiter à en venir aux mains et aux paroles venimeuses.

Alex de la Iglesia a toujours montré le côté mauvais et sauvage de l’être humain et de la société, notamment daans La comunidad, Un jour de chance [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Álex de la Iglesia
interview : Álex de la Iglesia
fiche film
]
ou encore l’excellent Mi gran noche [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
. Dans El Bar, le réalisateur soumet ses personnages, incarnés par Mario Casas, Terele Pavez, Carmen Machi, Jaime Ordoñez et Blanca Suarez, à une réclusion inexplicable qui se terminera, littéralement, dans les égouts.

Le réalisateur du Jour de la bête s’est inspiré pour son nouveau film du déroutant téléfilm La cabina, situé dans l’Espagne de 1972. Antonio Mercero y enfermait José Luis Lopez Vazquez. Là, ce sont huit personnages que De la Iglesia enferme pour les laisser s’entredévorer. Car El bar est un selfie de l’égoïsme détaché de notre époque, où le "sauve-qui-peut" opprime notre société "super avancée".

Le film, malgré son début trépidant (en plus de son spectaculaire générique), interloque quelque peu, et la scène finale, mémorable, ne parvient pas à compenser le peu d’intérêt qu’arrive à susciter le reste du film, à cause de ses scènes à rallonge et de ses ambitions trop nombreuses, mais aussi du procédé du paroxysme cumulatif qu’affectionne le réalisateur basque. Ici, pendant 2 heures, il s’entête à nous servir une quantité innombrable de "tapas", tout en clignant de l’oeil tantôt à Tarantino, tantôt à Buñuel, tantôt à Spielberg, au point qu’il provoque une véritable indigestion. Les tapas permettent, certes, de couper un peu l’appétit, mais elles ne valent en rien un bon repas.

El bar est une production de Pokeepsie Films et Nadie es Perfecto, en coproduction avec Pampa Films et avec la collaboration d’Atresmedia Cine et Movistar Plus+. En Espagne, le film sera distribué par Sony Pictures Releasing España. Ses ventes internationales sont assurées par Film Factory Entertainment.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy