email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VISIONS DU RÉEL 2017

Upwelling, un film politique d’un nouveau genre

par 

- Le film de Silvia Jop et Pietro Pasquetti, qui a remporté le Prix du Jury Régionnyon du long-métrage le plus innovant aux Visions du Réel, nous pousse à revisiter un Sud en ébullition

Upwelling, un film politique d’un nouveau genre

En dépit d’un titre aux sonorités anglo-saxonnes, Upwelling [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le dernier film des réalisateurs italiens Silvia Jop et Pietro Pasquetti (qui a remporté le Prix du Jury Régionnyon du long-métrage le plus innovant aux Visions du Réel) dégage un mystère et une force qui viennent du Sud. Une audace qui remet en question les préjugés de beaucoup pour qu’apparaissent à la surface, comme le titre l’indique, une humanité et une sagesse emprisonnées dans les abysses.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Upwelling raconte l’histoire quelque peu surnaturelle (au point que nous finissons par nous demander si les faits se sont réellement produits ou s’il s’agit simplement d’un rêve) d’un groupe d’habitants atypiques de Messine et de leur nouveau maire bouddhiste et révolutionnaire (pacifique). Sans entrer dans les détails de l’histoire d’une ville conflictuelle et traditionnellement conservatrice, Silvia Jop et Pietro Pasquetti mettent en lumière une autre perspective possible et à portée de main. Loin des tonnes de déchets qui s’amoncellent dans les rues de Naples et ailleurs (et dont la gestion douteuse ne peut que choquer) et qui font la une de nombreux journaux, les principes qui dominent la révolution messinaise sont fondés sur l’écologie, sur une autre manière de considérer la ville (sans barrière, frôlant fièrement l’utopie) : une ville au service du bien-être de tous et non de la richesse de certains. Le maire et sa légion de rêveurs pleins d’espoir éprouvent le besoin vital de se réapproprier une ville (et par la même occasion une nation) qu’ils aiment pour ce qu’elle pourrait être, mais qu’ils détestent pour ce qu’elle est : grotesque, soumise et fatiguée. Ce groupe de partisans chevronnés se compose d’une jeune femme, porte-parole du groupe occupant plusieurs endroits symboliques et abandonnés de la ville, l’ancien skinhead de retour d’un voyage de plusieurs années à l’étranger et le personnage âgé et énigmatique présenté dès le début comme un bouffon. Ces trois individus semblent venir tout droit des profondeurs des océans pour balayer les eaux ‘’calmes’’ d’une Messine pleine de possibilités. À l’instar de deux interlocuteurs incapables de communiquer, l’un étant pacifique, mais inflexible et l’autre, bruyant, mais décousu, les deux groupes s’affrontent sur l’asphalte brûlant d’une ville qui devient spectatrice de son propre destin. Les moments oniriques dont les images sont ralenties et dépourvues de son amplifient davantage le fossé qui les sépare : des moments méditatifs qui nous permettent de prendre de la distance, ne fusse que pour un instant, par rapport aux protestations assourdissantes.

Jop et Pasquetti nous offre un aperçu d’une réalité que nous n’aurons jamais cru possible, dans laquelle l’utopie est l’unique arme, le seul remède pour éveiller les consciences de ceux qui rêvent encore. Presque sans s’en rendre compte, les réalisateurs sont parvenus à rassembler avec succès la lutte (politique) et l’onirisme à l’écran. Un tour de force qui donne vie à un nouveau genre fort en termes d’esthétique et de contenu, portant un message plus épidermique que politique.

Upwelling est produit par Esmeralda Calabria d’AKI Film et Pietro Pasquetti.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy