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VISIONS DU RÉEL 2017

Les Éternels : l’Arménie fantôme

par 

- Le 4ème documentaire du Belge Pierre-Yves Vandeweerd est un essai poétique sur les plaies encore ouvertes du peuple arménien

Les Éternels : l’Arménie fantôme

Après la désintégration de l’Union soviétique et une guerre des tranchées entre Arméniens et Azeris, le Haut-Karabag a été proclamé république indépendante en 1994. Les Éternels [+lire aussi :
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 du Belge Pierre-Yves Vandeweerd, dévoilé en compétition à Visions du Réel, immortalise la vie au jour le jour des gens qui vivent dans cette petite région du monde que ni l’Arménie, ni l’Azerbaïdjan n’ont reconnue à ce jour. Dans ce merveilleux documentaire poétique, le réalisateur de Territoire perdu [+lire aussi :
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 montre qu’il y a un lien émotionnel entre le sentiment de vivre en suspens, de n’appartenir à n’aucun État, dont souffrent les gens du Haut-Karabagh (tous d’origine arménienne), et le stress post-traumatique dont les survivants au génocide arménien portent les séquelles. 

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Comme l’explique Vandeweerd à travers une série d’encarts qui interrompent les images puissamment belles des paysages glacés du Haut-Karabag, cet état de chagrin profond où sont plongés les survivants arméniens est désigné, dans leur langue, par le mot tsnorq, qui signifie littéralement “ressentir de la mélancolie pour l’éternité”. Les gens qui en souffrent vivent le temps très différemment : pour eux, les heures, les jours et les années sont dilatées, et il n’y a pas une seule minute où où ils cessent d’attendre le moment où ils seront libérés de ce calvaire sur terre, c’est-à-dire où ils mourront et deviendront éternels.

Les Éternels ne cherche pas à éveiller la compassion du spectateur, mais à décrire l’âme sans répit du peuple arménien, en particulier des individus qui ont échappé au génocide ou à la sanglante guerre du Haut-Karabag contre ses voisins azeris. C’est un film inconfortable, désolé et fulminant, qui décrit sans détour une situation qui permet de comprendre le désir de mort des individus qu’on suit. Les Éternels nous transporte dans un non-lieu habité par des fantômes, où le temps est paralysé, dans l’attente du doux avènement de l’éternité.

Ce film a été produit par Cobra Films et Zeugma Films, avec le soutien d’ARTE France – La Lucarne.

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(Traduit de l'espagnol)

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