11/08/2017 - LOCARNO 2017 : Le réalisateur plusieurs fois récompensé Anup Singh nous transporte dans un autre monde où sont en vigueur des lois archaïques, des superstitions et des musiques au pouvoir salvateur

Quatre ans après son dernier film, Le Secret de Kanwar [+lire aussi :
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fiche film] — présenté à pas moins de 35 festivals à travers le monde dont Toronto, Busan, Rotterdam et Göteborg — le réalisateur plusieurs fois récompensé Anup Singh, né en Tanzanie et installé depuis plusieurs années à Genève, présente The Song of Scorpions [+lire aussi :
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fiche film] à la Piazza Grande du Festival de Locarno, un film ambitieux au casting brillant : Golshifteh Farahani (Nooran) et Irrfan Khan (Aadam). Le film est une coproduction entre la Suisse, la France et Singapour.

The Song of Scorpions, une sorte de récit peuplé de personnages types et empreint d’un parfum vénéneux, nous transporte littéralement dans un autre monde où sont en vigueur des lois archaïques, des superstitions et des musiques au pouvoir salvateur. Le dernier film d’Anup Singh repose sur la dualité inhérente à l’esprit humain, dont les deux aspects cohabitent comme le reflet d’une même image : l’amour et la vengeance, la force et la sensibilité, la raison et la folie.

Mêlant avec intelligence différents genres cinématographiques (desquels on ne distingue que quelques éléments seulement) dont la comédie musicale et le sous-genre ‘’rape and revenge’’, The Song of Scorpions, nous emmène loin, dans le majestueux désert du Rajasthan, où se déroule un duel à mort entre amour et possession, avec la liberté pour trophée.

Nooran, indépendante et courageuse, vit avec sa grand-mère qui lui a appris les chants anciens du désert, qui ont le pouvoir d’ensorceler les scorpions et d’annihiler son venin fatal. Aadam, un marchand de chameaux, viendra troubler cette paix aux accents mystiques en tombant éperdument amoureux de Nooran. Cette dernière ne semble pourtant pas s’y intéresser, préférant ses chants guérisseurs à un mariage conventionnel. Une nuit fatale transformera en cauchemar la vie de cette charmeuse de scorpions : brutalement agressée par un homme mystérieux qui l’a appelée après avoir été piqué par le dangereux animal, Nooran est retrouvée dans le désert dans un piteux état duquel elle semble incapable de se remettre.

Privée de sa grand-mère adorée et professeur (mystérieusement disparue durant son agression) Nooran accepte d’épouser Aadam. La vie et les chants semblent doucement reprendre leur cours jusqu’à ce qu’une vérité impossible à admettre vient à nouveau bouleverser l’univers de la jeune guérisseuse.

Entre rebondissements magistraux et paysages à couper le souffle, The Song of Scorpions ouvre une réflexion sur l’amour et la possession, sur la vengeance et la compassion. Un tourbillon de sentiments qui, bien que transposés à un contexte féérique, restent universels et extrêmement actuels.

Les chants merveilleux de Nooran deviennent sa seule échappatoire, l’expression d’une liberté qui semble réservée aux hommes. Une liberté qui, en dépit de ceux qui ont failli lui arracher, continue à vivre dans les dunes du désert, inaccessible à l’instar de sa voix.

The Song of Scorpions est produit par KNM Prod et Feather Light Films en association avec Ciné-Sud Promotion, Aurora Media Holdings et M! Capital Ventures. Le film a reçu le soutien de l’Office fédéral de la culture, Cinéforom, Loterie Romande, CNC — Aide aux cinémas du monde et Eurimages. The Match Factory possède les droits internationaux.

(Traduit de l'anglais)