email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS France

Mon garçon : "Ce n’est pas à vous de faire l’enquête"

par 

- Christian Carion signe un thriller noir très âpre mis en scène avec un étonnant exercice de style porté par Guillaume Canet

Mon garçon : "Ce n’est pas à vous de faire l’enquête"
Guillaume Canet et Mélanie Laurent dans Mon garçon

Un univers sombre, abrupt et très physique. Avec son nouveau long métrage, Mon garçon [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, lancé aujourd’hui dans les salles françaises par Diaphana, Christian Carion s’est immergé dans une oeuvre de genre à l’atmosphère totalement différente par sa noirceur du reste de sa filmographie (Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Christian Carion
interview : Christophe Rossignon
fiche film
]
, L'Affaire Farewell [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, En mai fais ce qu'il te plaît [+lire aussi :
bande-annonce
making of
fiche film
]
).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Fondée sur le ressort de la disparition d’un enfant et de son impact sur un père tourmenté par la culpabilité d’avoir abandonné sa famille depuis quelques années et de retour en plein drame, l’intrigue (un scénario écrit par le réalisateur avec Laura Irmann) se développe en deux phases (d’abord sous le signe du désarroi psychologique, puis à travers une enquête tortueuse et violente) et offre à Guillaume Canet un rôle très fort dont il s’empare avec d’autant plus de talent que le cinéaste l’a placé au tournage dans les conditions mêmes de son personnage qui progresse à l’aveuglette. En effet, l’acteur ne connaissait absolument rien des détails du scénario (contrairement à ses partenaires de jeu) et a découvert tous les éléments du puzzle narratif en temps réel (le film a été tourné en six jours). Un exercice de style qui débute par un appel téléphonique affolé et lourd d’angoisse de son ex-femme ("je ne sais pas si tu es en France, Julien. Rappelle-moi"), suivi par des plans d’un homme dans un train, puis depuis une voiture sur une route sinueuse un peu oppressante, au fond d’une vallée, à flanc de montagne. Le ton est donné.

Le lendemain, le 18 novembre 2016, la radio relayera une alerte enlèvement concernant Mathys, sept ans, qui a disparu, en pyjama gris et avec son duvet, au cours d’une classe verte. Arrivé la veille, Julien a partagé l’affliction de son ex-femme Marie (Mélanie Laurent) et été interrogé par la police avec des questions "intimes, dérangeantes" sur son divorce, ses relations avec son ex, et son travail (des chantiers au Niger, au Sénégal, en Mauritanie, au Mexique, en Iran). Mais il a aussi disjoncté en soupçonnant et en rouant de coups le nouveau compagnon de sa femme (Olivier de Benoist). Confronté à son image de père déserteur ("tu n’as pas été là pendant des années", "tu ne connais pas la vie de Mathys", "on n’a pas divorcé, tu as disparu"), Julien suit alors en solo une piste ténue qu’il a découverte en examinant les vidéos prises par la petite caméra de Marie. Et comme un indien sur le sentier de la guerre, il ne fera pas de sentiments… 

Jouant habilement du mystère entourant le personnage de Julien, et du rythme créé par l’urgence de la situation ("tu sais ce qu’on dit quand un enfant a disparu depuis deux jours : qu’il est mort"), sans oublier les atouts des décors naturels du Vercors, de l’intense caméra à l’épaule d’Eric Dumont et de la musique composée par Laurent Perez del Mar, Mon garçon progresse tambour battant et livre son lot de suspense alimenté par un scénario parfois un brin arrangeant. Les dérapages dans la violence qui rappellent notamment ceux de Prisoners de Denis Villeneuve, peuvent éventuellement prêter à discussion, mais font partie intégrante de ce que le film réussit le mieux : un passage brutal dans des profondeurs dangereuses incarnées par d’obscures forces maléfiques qui ne sont que le miroir de l’inconscient du personnage principal, un homme qui ne redevient père qu’à la disparition de son enfant et qui doit le retrouver à tout prix pour de nouveau pouvoir se regarder en face.

Produit par pour Nord-Ouest Films, Mon garçon est vendu à l’international par Wild Bunch.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy