email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LONDRES 2017

Going West : s’ouvrir aux autres et être soi-même

par 

- Le nouveau film de Henrik Martin Dahlsbakken, au programme à Londres, est une charmante aventure familiale qui souligne comme il est important que les autres laissent chacun être soi-même

Going West : s’ouvrir aux autres et être soi-même

Going West [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
 du Norvégien Henrik Martin Dahlsbakken, actuellement au programme du Festival BFI de Londres, commence par un montage de vidéos amateur des années 1980. On y voit un jeune homme dans un costume de danseuse qui remue frénétiquement sur un air tranquille, donnant ainsi le ton du film : nostalgique, plein d’humour, et non-conventionnel en diable.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Kasper (Benjamin Helstad) est un jeune professeur de musique qui perd son emploi en école primaire parce que sa consommation d’alcool est irresponsable. Au moment-même où il se fait renvoyer, il reçoit un appel de son père Georg (Ingar Helge Gimle), complètement ivre et dans une situation similaire à la sienne. Depuis que sa femme Irene (Birgitte Victoria Svendsen) est morte huit mois plus tôt, Georg n’arrive pas à quitter son appartement. Kasper et son père, qui ont du mal à communiquer depuis, vont voir leurs liens ressoudés par leur douleur quand le père décide d’accepter une invitation adressée à sa femme pour participer à un concours annuel de confection de duvets organisé sur une petite île isolée, autour d’un phare. Comme Kasper a promis à sa mère de s’occuper de son père et de faire des choses avec lui après sa mort, il décide sans grand enthousiasme de rejoindre Georg dans cette escapade destinée à rendre hommage à la mère, et à sa passion de toujours pour la confection de couvertures. 

Père et fils prennent donc la route sur une vieille moto rouillée avec sidecar, et le père décide de dévoiler enfin et d’adopter ouvertement et nonchalamment sa pratique longtemps tenue secrète de s’habiller en femme. Avec une touche d’humour et une certaine mélancolie, sur les airs joyeux qui sont de mise dans les road movie familiaux, Dahlsbakken explore cette relation père-fils particulière et l’effet que l’implication de ces deux personnages dans la mission qu’ils se sont donnée produit sur les gens qu’ils rencontrent en chemin. Going West offre aussi un aperçu des paysages grandioses de la Norvège, mais c’est sur ses habitants, leurs visages, leurs histoires, que le film se concentre vraiment. Au moment où leur moto tombe en panne, une ancienne petite amie de Georg tombe sur eux par hasard et les emmène dans sa ferme, où elle vit avec son mari tétraplégique. Ce dernier est plutôt aigri, mais Georg et Kasper parviennent à l’amadouer, de sorte que l’homme finit par leur offrir sa vieille Jaguar pour qu’ils continuent leur voyage. Il les prévient de faire bien attention, parce que “ce qui est dans l’habitacle peut en sortir, et les choses du dehors peuvent y entrer”, ce qui fait figure de métaphore pour les expériences qu’ils s’apprêtent à vivre, et qui vont leur changer la vie. À travers leur petite aventure spontanée, Georg et Kasper vont en effet apprendre à s’ouvrir aux autres et à être eux-mêmes.

Going West est traditionnel par sa structure, mais atypique dans la manière absolument dépourvue de sentimentalisme dont il trace le portrait de ses personnages. Louvoyant élégamment entre humour pince-sans-rire et pathos, Sørensen livre une performance remarquable dans le rôle de Georg, ne permettant jamais à son personnage de devenir une parodie d’homme d’âge moyen qui s’habille en femme. Les situations peu ordinaires du film sont dépeintes sur un ton joueur, sans exagération, et les petites tragédies quotidiennes sont traitées avec la touchante attention qui convient. Le résultat est un road movie familial captivant dont la destination finale cesse d’être importante, car c’est le fait de le faire ensemble qui compte.

Going West a été produit par FilmBros. Les ventes internationales du film sont assurées par la société danoise LevelK.

Cineuropa couvre le 61e Festival BFI de Londres en collaboration avec le Masters en cinéma, programmation et organisation éditoriale d’expositions et cycles culturels de l’École nationale de cinéma et télévision britannique.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy