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SUNDANCE 2018 Compétition World Cinema Dramatic

And Breathe Normally : respire, c’est juste le système

par 

- Ísold Uggadóttir nous livre avec son premier long-métrage un drame social réaliste sur tous les problèmes qui se posent pour une communauté locale confrontée à la crise des réfugiés

And Breathe Normally : respire, c’est juste le système

L’Islandaise Ísold Uggadóttir a été invitée à Sundance pour la première fois en 2007, avec le court-métrage Family Reunion. Depuis, la scénariste-réalisatrice a fait trois autres courts, qui ont été sélectionnés à plus de 100 festivals partout dans le monde. Elle a aussi gagné deux Edda du cinéma islandais dans sa catégorie. Son premier long-métrage, And Breathe Normally [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Ísold Uggadóttir
interview : Kristin Thora Haraldsdóttir
fiche film
]
, concourt présentement à Sundance, dans la Compétition World Cinema Dramatic.

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Lára (Kristín Thóra Haraldsdóttir) est une mère célibataire qui vit avec son jeune fils, Eldar (Patrik Nökkvi Pétursson). Elle a du mal à joindre les deux bouts, sa relation avec sa petite amie est compliquée et elle se bat contre ses propres addictions. Par chance, elle est prise en formation pour devenir officier de la douane, à l'Aéroport international de Keflavík. Une fois en poste, elle arrête Adja (Babetida Sadjo), une réfugiée originaire de Guinée-Bissau qui essaie de se rendre à Toronto avec un faux passeport. Les jours qui suivent, Adja est placée sous les verrous, et son combat pour l'asile politique commence. Après cette première rencontre entre Eldar et elle, une série de hasards va amener les deux femmes à former un lien inattendu et uniquer, alors qu'elles sont en théorie aux antipodes de l’autre. C’est que toutes les deux cherchent à donner à leurs vies un nouveau commencement.

Toutes deux veulent échapper à la vie qu’elles ont, elles sont toutes les deux pauvres, et l’une comme l’autre est en quête d’un refuge. Dans le cas d’Adja, cette quête est littérale, car sa vie est en danger. Cela dit, de son côté, Lara n’a pas les moyens d’élever son fils et de payer un loyer. La situation socio-économique actuelle en Islande est tout à fait hostile pour quiconque est dans le besoin, et Uggadóttir parvient à rendre cette anxiété à travers un film qui ne tombe jamais dans le mélodrame, sans non plus adopter le regard d’un observateur cynique. Grâce au travail naturel de la chef-opératrice Ita Zbroniec-Zaj, qui suit l’histoire de très près, et grâce aux performances physiques de Haraldsdóttir comme Sadjo, And Breathe Normally donn l’impression de documenter de manière honnête certains aspects moins connus de la situation sociale actuelle de l’Islande, tout en mettant l’accent sur le problème particulier des demandeurs d’asile.

On pouvait s’y attendre. En effet, Uggadóttir, également scénariste et co-productrice de son film, a toujours été très attentive aux communautés marginalisées. Comme son dans son film précédent, elle se concentre sur des personnages féminins tout en poursuivant son enquête sur les sujets qu’elle a toujours explorés, en particulier les conséquences du désastre financier en Islande et celles de l’addiction, et les problèmes qui frappent la communauté LGBT. En revanche, c'est probablement la première fois qu'un film islandais aborde la crise des réfugiés, et la manière dont elle est gérée par un pays qui semble à des millions de kilomètres de l’épicentre de la tragédie. C'est plus tangible pour la réalisatrice, parce qu’elle a travaillé comme bénévole auprès de demandeurs d’asile. En tout cas, on voit ici que la réalité est plus dure que la fiction, ce qui est très bien rendu dans la sublime métaphore du refuge pour chats au début du film, refuge où Eldar fait spontanément observer combien il est étrange de devoir vivre en cage, à quoi la réponse est, dans la logique des choses, que “c’est juste le système”.

And Breathe Normally est une coproduction islando-suédo-belge de Skúli Malmquist (Zik Zak Filmworks) avec Diana Elbaum (Entre Chien et Loup), Annika Hellström (Cinenic Film), Lilja Ósk Snorradóttir (Pegasus Pictures), Inga Lind Karlsdóttir (Skot Productions), Ísold Uggadóttir et Birna Anna Björnsdóttir. Le film a été soutenu par le Centre de la cinématographie d’Islande, le Centre de la cinématographie et de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Institut du cinéma de Suède. Ses ventes internationales sont assurées par la société allemande The Match Factory.

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(Traduit de l'anglais)

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