email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LONDRES 2018

Critique : Happy New Year, Colin Burstead

par 

- Le Britannique Ben Wheatley met en scène avec un plaisir évident un drame autour d'une fête de famille qui est son film le plus traditionnel en date

Critique : Happy New Year, Colin Burstead
Neil Maskell dans Happy New Year, Colin Burstead

Pour ses panoramiques rapides et son intrigue, articulée autour d'une fête de famille qui tourne mal, Happy New Year, Colin Burstead de l'original Britannique Ben Wheatley (A Field in England [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Ben Wheatley
fiche film
]
, Free Fire [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
), en compétition au Festival BFI de Londres, fait un peu écho au célèbre film Dogme 95 Festen de Thomas Vinterberg. Des plans proches du documentaire sur un pléthore d'invités nous permettent de faire connaissance avec la vaste famille de Colin (Neil Maskell), très tendu, ainsi que plusieurs amis et connaissances tandis qu'ils arrivent dans son grand manoir pour le réveillon du Nouvel An. Ces invités très nombreux étant reliés soit par des liens de sang, soit par des relations sexuelles, la tension est élevée dès le départ, et les vieilles rivalités et les différends se réveillent dès que la groupe entame les premières bouteilles. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

La seule chose qui mette tous ces gens d'accord, c'est que Gini (Hayley Squires) n'aurait pas dû inviter la brebis galeuse de la famille, David, dans le rôle duquel Sam Riley produit une de ses meilleures performances depuis que Control [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(2007) l'a projeté sur le devant de la scène. Dans le film biographique sur Ian Curtis, il partageait l'écran avec celle qui est à présent sa femme, Alexandra Maria Lara, qui joue ici (l'art ne pourrait pas davantage ressembler à la vie) la petite amie allemande de David, Hannah, que personne dans la famille n'a rencontrée en cinq ans – c'est dire le degré d'aliénation de David par rapport au cercle familial. Riley et Lara sont excellents ensemble à l'écran, et Hannah offre un contrepoint parfait, doublé d'un compas moral, à chaque fois que les yeux clignotants de David trahissent des pensées néfastes. Tous les membres de la famille n'en veulent pas à David parce qu'il a mis son père (Bill Paterson) dans une situation financière désastreuse : il a par-dessus le marché un passé peu recommandable.

Film représente un agréable changement de décor et de ton pour Wheatley, qui avait tendance jusqu'ici à utiliser la violence pour créer de la tension et faire avancer ses intrigues. Il parvient ici à ses fins parce que ses personnages et la situation proposée sont très familiers, et qu'on peut facilement se rapporter à leurs dilemmes moraux, leurs doutes et leurs actes. Au-delà du personnage de David, Wheatley prend plaisir à nous donner des aperçus de toutes les histoires de cœurs brisés et autres jalousies existant dans le groupe – quoique toutes ces scènes semi-improvisées ne fonctionnent pas nécessairement, et que certains des personnages donnent l'impression de n'apparaître à l'écran que parce que les comédiens étaient là pendant le tournage. Si Wheatley ne s'était pas chargé du montage, en plus du scénario et de la mise en scène, certains personnages auraient pu finir sur le sol de la salle de montage. 

Ce long-métrage, le plus conventionnel de Wheatley à ce jour, risque de décevoir certains de ses fans, le réalisateur étant connu pour son esprit subversif, mais BBC, qui a prévu de lancer le film Outre-Manche pendant la période de Noël et le distribuera en salle sur d'autres territoires, doit certainement se réjouir du fait qu'il reprend tout l'attirail du genre familial, ainsi que de l'élément festif.

Happy New Year, Colin Burstead est un titre BBC Films produit par Rook Films (Royaume-uni). Les ventes internationales du film sont gérées par l'agence britannique Goalpost Film.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy