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ARRAS 2018

Critique : Heavy Trip

par 

- Les Finlandais Juuso Laatio et Jukka Vidgren signent un premier long simple et très drôle sur les mésaventures d’un groupe campagnard de heavy metal

Critique : Heavy Trip

"Cette musique, c’est notre truc ; les autres mecs peuvent faire du hockey ou tourner en voiture dans la région en quête de filles : nous, on joue du metal". C’est en travaillant sur le contraste entre la tranquillité hyper normalisée d’un petit village du fin fond de la Finlande et le caractère transgressif d’un style musical à la limite de la barbarie que le duo finlandais Juuso Laatio - Jukka Vidgren s’est lancé dans le long métrage avec le très divertissant Heavy Trip [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, projeté dans la section Découvertes Européennes du 19e Arras Film Festival.

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Réunissant des amis d’enfance jouant ensemble depuis 12 ans sans se soucier de la vox populi locale qui les traite en parias un peu dégénérés, le quatuor composé du chanteur Turo (Johannes Holopainen), du guitariste Lotvonen (Samuli Jaskio), du bassiste Pasi (Max Ovaska) qui détient la plus grosse collection de metal du pays (jusqu’au grindcore uruguayen), et du batteur Jynkky (Antti Heikkinen), envisage un jour de se produire enfin en public. Il s’agit donc d’abord d’écrire une chanson originale ("les paroles du heavy metal sont souvent fondées sur la mythologie, l’occultisme, le satanisme, la fantasy, ou tes propres infortunes") ce dont se charge le gentil Turo, aide-soignant dans une institution du coin et courtisant timidement la fleuriste Miia (Minka Kuustonen), la fille du policier du coin qui la destine plutôt au crooner de variétés du village, le frimeur Jouni (Ville Tiihonen).

Mais il faut aussi trouver un son unique que les abattoirs de la famille Lotvonen où le groupe répète vont offrir par hasard : "les âmes de centaines de rennes hurlant de douleur en chemin pour l’enfer des rennes". Le résultat ? Un morceau personnel tonitruant ("on n’a jamais joué aussi brutalement") dont l’enregistrement est transmis au promoteur (Rune Temte) du festival norvégien Northern Damnation, de passage dans la région. Pour les beaux yeux de Miia, Turo concède alors un mensonge flatteur (le groupe va aller jouer en Norvège) et voilà notre quatuor, rebaptisé Impaled Rektum, soudainement starisé dans le village. Mais personne ne les a encore entendu jouer en public et il faut se trouver un look de scène, des photos promotionnelles, un van pour la route… Une confrontation au réel qui ne manquera pas de multiples péripéties avec un interné lapon (Chike Ohanwe) à la rescousse…

Fondé sur un humour sans prétention, à la fois très simple et très créatif, Heavy Trip est un film ultra amusant où l’on croise notamment un drakkar viking et des gardes-frontières en plein délire militariste (obnubilés par le fondamentalisme islamique). Creusant avec un maximum de dérision le sillon de "tout le monde veut se voir plus grand qu’il n’est", le film joue avec bonheur et efficacité sur les codes du milieu du heavy metal et de la virée musicale (Les Blues Brothers, Velvet Goldmine) pour une plongée initiatique bien stridente dans la "metal attitude".

Produit par Making Movies en association avec Mutant Koala Pictures et Umedia, Heavy Trip est vendu à l’international par Level K.

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