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FILMS / CRITIQUES

Critique : Domani è un altro giorno

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- Le remake par Simone Spada du film à succès hispano-argentin Truman en conserve la force et la pudeur, avec une touche d'ironie en plus

Critique : Domani è un altro giorno
Marco Giallini et Valerio Mastandrea dans Domani è un altro giorno

Deux hommes, un chien et quatre jours pour se dire adieu. Le deuxième film de Simone Spada parle de mort mais en réalité, c'est un hymne à la vie, et ce dès son titre, Domani è un altro giorno [+lire aussi :
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(litt. "demain est un autre jour", ndlt.). Il s'agit d'un remake italien du film à succès hispano-argentin Truman [+lire aussi :
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de Cesc Gay (2015), récompensé par cinq Goya. Le réalisateur transalpin, révélé par Hotel Gagarin [+lire aussi :
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(avec lequel il est actuellement en lice pour le David de Donatello du meilleur réalisateur à son premier film, dont le gagnant sera annoncé à la cérémonie du 27 mars) s'écarte ici très peu du film original, sur deux amis de longue date qui passent leurs derniers jours ensemble, puisqu'un des deux, malade en phase terminale, a décidé d'interrompre ses traitements. Spada reprend de l'original sa structure, une grande partie des dialogues et même plusieurs cadrages, en y injectant toutefois, avec précision et efficacité, une bonne dose d'italianité, pour ne pas dire de romanité, grâce aux deux acteurs principaux, Marco Giallini et Valerio Mastandrea, tous deux ô combien romains, ainsi qu'aux décors de la capitale italienne (le Colisée est toujours présent en toile de fond) et au scénario écrit par Giacomo Ciarrapico et Luca Vendruscolo (Boris [+lire aussi :
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, Ogni maledetto Natale [+lire aussi :
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), qui offre quelques moments de cet humour mélancolique typique et de désenchantement capitolin. 

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Ainsi, il arrive régulièrement qu'une scène qui dans Truman (un film qui ne manquait pourtant pas de subtile ironie) se concluait par une larme, devienne une occasion de sourire franchement et d'alléger un peu la tension, comme celle où le malade terminal Giuliano (Giallini) doit choisir son cercueil et se demande, avec son ami Tommaso (Mastandrea), si on peut en trouver un d'occasion, reconditionné, pour économiser quelques sous. L'équilibre délicat entre émotion et légèreté et les émotions déjà présentes dans l'original se retrouvent ici intacts, avec en plus quelques petites nuances et quelques accents de vérité que les acteurs, amis dans la vie depuis plus de vingt ans, confèrent à leur personnages. Giuliano, exubérant et histrionique, et Tommaso, plus réservé et contemplatif, semblent refléter la personnalité de leurs interprètes, et l'alchimie entre les deux est indéniable, de même qu'avec Anna Ferzetti, qui dans le film joue la sœur de Giuliano, Paola, qui n'arrive pas accepter le choix de son frère d'interrompre ses traitements, ni non plus le fait que Tommaso, après une timide tentative de l'en dissuader, finisse par l'épauler dans son choix.

"Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas ta faute et ce n'est pas non plus la faute de Giuliano, si les choses sont comme ça", dit Tommaso à Paola, scellant ainsi l'inéluctabilité du destin de l'être aimé. Du film se dégage un sentiment d'impuissance qui se meut progressivement en acceptation sereine, de la part de Giuliano avant tout, mais aussi de ceux qui l'entourent : ses amis, son fils Leo (Andrea Arcangeli, vu dans The Startup). La question est de savoir si son chien adoré, Pato, va également accepter ce deuil ? Voilà ce qu'essaie de comprendre Giuliano pendant ces quatre jours de petits bilans et découvertes, jours pendant lesquels il entend des mots de réconfort de la part de gens dont il n'aurait jamais pensé qu'ils lui parleraient ainsi, tandis que des soi-disant amis vont lui tourner le dos. Il jouit de ses derniers moments d'insouciance, mais affronte aussi les premiers symptômes terribles de la fin imminente. Une belle histoire d'amitié entre deux hommes, et entre un homme et un chien, où il est facile de se retrouver et qui, dans sa version italienne, a maintenu la force et la pudeur de l'original.

Domani è un altro giorno a été produit par Baires Produzioni en collaboration avec Medusa Film, qui le lance dans les salles italiennes ce 28 février. Les ventes internationales du film sont gérées par Filmax International.

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(Traduit de l'italien)

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