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FILMS / CRITIQUES

Critique : Take 5

par 

- Le premier long-métrage de Magnús Jónsson est une comédie sombre sur la passion du cinéma et du métier d'acteur

Critique : Take 5
Hilmir Jensson dans Take 5

Cinq artistes se font kidnapper par un jeune fermier, Mr. R (Hilmir Jensson), qui est obsédé par l'idée de faire un film depuis qu'il est adolescent. Les otages sont retenus dans une pièce sans fenêtres, dans une ancienne ferme, quelque part la campagne, avec pour seule source d'air et de lumière naturelle un petit trou percé dans un panneau de bois cloué à la porte d'entrée. Entassés dans cet espace confiné qui contient cinq matelas et des toilettes qui sont tout sauf privées, ils n'ont pas beaucoup d'options qui s'offrent à eux : soit ils aident à faire ce film, soit ils souffrent de l'inconfort de cette pièce étouffante et des chocs électriques à leur bracelets de cheville.

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Ces 10 minutes d'introduction pourraient facilement servir de prologue à un thriller chargé de terreur, mais Take 5 [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
du débutant Magnús Jónsson, qui vient de faire son avant-première mondiale au Festival Stockfish, est une comédie sombre, une des plus subtiles qu'on ait vues sur les écrans ces derniers temps. Tourné en neuf jours seulement au sud de l'Islande, avec pratiquement pas de budget, ce film, qui devait initialement être un film d'horreur, tire sa force de sa troupe fantastique et d'un scénario intelligemment écrit, débordant d'humour et d'amour pour la profession d'acteur – celui du réalisateur lui-même, qui a également servi de producteur, de compositeur, de costumier, de monteur, d'acteur du film (il apparaît en effet dans le petit rôle du père de Mr. R) et d'étalonneur. Sans les autres acteurs, le film aurait presque pu être qualifié de one-man-show, si ce n'était la participation du chef-opérateur Hrund Attladottír, qui a tourné le film magnifiquement en ne se servant que d'une GH3 Panasonic tenue à l'épaule, et parfaitement capturé les différentes atmosphères du film, qui alterne entre les couleurs de l'été à la campagne et la vie sinistre en captivité.

On fait connaissance avec le jeune kidnappeur enfant, quand il n'est encore qu'un petit garçon réservé sous l'influence de sa mère, une femme pour laquelle la solution à chaque conflit est de regarder un bon film. Mr. R (pour Ragnar) est montré dans différents flashbacks à différents âges, deux ans (Hrafnhildur Sif Solvadottír), sept ans (Kári Hjaltason) et douze ans (Oddur Helgi Ólafsson), collé à son écran de télévision à la maison, à absorber des films en noir et blanc de Sidney Lanfield, Roy William Neill, Edward H Griffith et Edgar G Ulmer.. En tant qu'adulte, il continue de vivre sa vie de celluloïde dans son monde imaginaire, et son élan de faire un film à lui finit par l'emporter sur son bon sens. Il n'a pas vraiment de plan, et même son choix d'artistes à enlever est un peu arbitraire. La seule chose qu'ont tous ces gens en commun, c'est qu'ils sont tous apparus dans un journal à scandale local. donc quand le célèbre violoncelliste Omar Blondal (Gudmundur Thorvaldsson) et l'auteur de best-sellers Asta Lind (interprétée par l'auteure-compositrice islandaise Margrét Kristín Sigurðardóttir, alias Fabulà) se réveillent dans une pièce aux côtés du réalisateur de films Johann Dadí (Halldór Gylfason), de la comédienne de théâtre Sóley (Thora Caritas) et d'Halldor Halldor (Ólafur Ásgeirsson), un type connu, sans que personne ne sache vraiment pour quoi, ils ne sont pas tout à fait sûrs de la manière d'exaucer le vœu de leur kidnappeur.

La deuxième moitié du film bifurque sur le terrain de la prévisibilité mais étrangement, cela ne nuit pas à la qualité du récit. L'amitié improbable qui se développe entre le kidnappeur et ses otages sert bien les objectifs du film, qui rend de manière efficace un amour et une passion du jeu d'acteur en soulignant le pouvoir de la créativité et de l'improvisation.

Le langage universel et tout à fait abordable de Take 5 devrait le rendre populaire non seulement auprès du public local, mais aussi dans le circuit des festivals internationaux.

Ce film a été entièrement autoproduit par Magnús Jónsson.

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(Traduit de l'anglais)

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