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MALAGA 2019

Critique : ¿Qué te juegas?

par 

- Inés de León se lance dans le long-métrage avec un film rapide riche en dialogues précipités et en situations absurdes qui se veut une parodie des comédies romantiques

Critique : ¿Qué te juegas?
Leticia Dolera et Javier Rey dans ¿Qué te juegas?

L'auteur de ces lignes avait du mal à dissimuler sa joie quand il a appris qu'Inés de León avait décidé de passer derrière la caméra pour réaliser un film intitulé ¿Qué te juegas? [+lire aussi :
bande-annonce
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, qui a été dévoilé dans le cadre de la compétition du 22e Festival du cinéma en espagnol de Malaga. Cet enthousiasme vient du fait qu'il y a quelques années, nous l'avons découverte comme actrice, réalisatrice et scénariste d'une mini-pièce de théâtre intitulée La hermana prometida, interprétée par elle et un autre comique aux cheveux roux : Daniel Pérez Prada (vu récemment, dans un registre très différent, dans le film 70 binladens [+lire aussi :
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). Ils y jouaient un frère et une sœur, lors de la fête de fiançailles de la seconde avec un homme politique en vue, découvraient après avoir ingéré certaines substances euphorisantes que le futur mari avait une double vie. L'oeuvre, d'une durée de 15 minutes à peine, était une merveille : concise, agile, ingénieuse, drôle et politiquement incorrecte – car le politicien qu'on "sortait du placard" à la fin n'était autre que le chef du gouvernement espagnol d'alors : Mariano Rajoy.

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De l'eau a coulé sous les ponts depuis. Entretemps, Inès de León a réalisé des courts-métrages, des séries et des spots publicitaires liés à la mode, jusqu'à en venir enfin à faire son premier long-métrage, sous l'impulsion de l'acteur, réalisateur et producteur Santiago Segura. On retrouve dans cette oeuvre la fraîcheur, l'énergie et l'effronterie que cette artiste culottée et si drôle avait déjà mises dans sa mini-pièce. Hélas, parce que le scénario (écrit par Astrid Gil-Casares avec Rafa Russo, Breixo Corral et Pablo Álen) fait feu de tout bois, le film n'arrive pas à atteindre les mêmes hauteurs d'irrévérence dévastatrice.

Le scénario de ¿Qué te juegas?, criblé de références de "millenials" blagueuses et assez faciles dans ses dialogues, nous présente trois frères et soeur riches à ne plus savoir quoi faire de leur argent, incarnés par Javier Rey, Amaia Salamanca et le précité Daniel Pérez Prada. Tous trois sont les héritiers et actionnaires majoritaires d'une compagnie maritime où toutes les décisions importantes doivent être votées à la majorité. Cependant, le caractère des deux premiers, et leur manière de tenir la barre de l'affaire familiale se heurtent de front, de sorte que chacun tente toujours d'"acheter" le vote du troisième pour imposer leur volonté. Dans ces manigances, un personnage interprété par Leticia Dolera a un rôle clef. S'ensuit une intrigue rocambolesque où, sous prétexte de faire de l'humour en se moquant des comédies romantiques d'Hollywood, sont employés leurs clichés les plus reconnaissables : les opposés qui finissent par s'attirer, la guerre des sexes... le tout dans un festival de luxe et de glamour.

¿Qué te juegas?, bien accueilli par le public toujours chaleureux de Malaga, se termine par une succession de séquences assemblées par un montage à fond les ballons qui patine un peu en essayant d'offrir un divertissement fou, exubérant, idiot et un peu facile : les surprises manquent et l'histoire racontée a trop de prémisses peu crédibles. C'est dommage, car Inès de León aurait mérité d'entrer dans le cinéma par la grande porte avec une trame aussi surprenante, amusante et originale que celle de La hermana prometida, une pièce de petit format dont on avait gardé un souvenir grandiose.

¿Qué te juegas?, tourné dans différents endroits de la Grande Canarie et de Madrid, a été produit par Ajedrez para tres A.I.E., Bowfinger Pictures et Movistar Plus+ en association avec Alwin Films et Cindy Teperman, avec le soutien de l'ICAA et de la Comunidad de Madrid. A Contracorriente Films va lancer le film dans les cinémas espagnols le 29 mars. Ses ventes internationales sont assurées par la société argentine FilmSharks.

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(Traduit de l'espagnol)

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