email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

KARLOVY VARY 2019 Compétition Documentaires

Critique : The Last Autumn

par 

- Yrsa Roca Fannberg montre qu'on peut supprimer le mouton en l'homme, mais pas l'homme chez le mouton

Critique : The Last Autumn

S’il est une chose que les sélections des festivals auront prouvé, c’est qu'il existe à présent tout un nouveau genre de films, fictions et documentaires, qui se concentrent sur des vies simples menées quelque part loin au nord, là où le temps a simplement décidé de s’arrêter et de rester immobile. Bien qu'il suive la fin de ce type de vie pour un couple islandais, The Last Autumn [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
d'Yrsa Roca Fannberg, projeté dans le cadre de la Compétition Documentaires de Karlovy Vary, ne fait pas exception. Cependant, bien que le film n’apporte rien de nouveau au débat, il offre des moments touchants, juste assez pour qu’on ne soit pas agacé.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

C’est un film pensif qui dépeint ce qu’on pourrait appeler la fin d’une époque, bien qu'au lieu d'un Last Picture Show, on se retrouve avec le dernier troupeau : toute la famille, y compris ceux qui vivent déjà à la ville, se sont réunis une dernière fois pour ramener le troupeau à partir des montagnes. C’est d'autant plus poignant qu'il apparaît clairement que cette vie apportait à ces gens de la joie, et pas seulement à eux : quand leurs animaux sont nourris au biberon, les queues s'agitent si joyeusement que c'en est vraiment impressionnant.

Étonnamment, le couple reste d'un pragmatisme bonhomme par rapport au changement qui se profile, et continue de s’émerveiller en voyant un nouveau moulin à vent ou à décrire très poétiquement une montagne comme portant "son plus beau voile de mariée" dans une photo. C’est presque impossible pour le spectateur de ne pas se sentir un peu triste pour eux, avec leurs bottes de caoutchouc si pratiques et leur propension au silence, parfois interrompu par un court échange avec un animal de compagnie.

Yrsa Roca Fannberg semble hypnotisée par ces mouvements si souvent répétés,  tandis qu’ils se passent des saladiers de baies et de crème ou qu’ils écoutent la radio, en train d'annoncer que "notre monde devient de plus en plus informatisé" sans utliser particulièrement cette information, du moins jusqu’à ce que la famille ne mentionne Instagram ou les costumes d’Halloween Harley Quinn. On regrette simplement qu'à part quelques diapositives en noir et blanc qui ont été ajoutées au métrage, le film soit aussi peu imaginatif sur le plan visuel, à l’exception peut-être de quelques plans pris à distance où les gens semblent aussi petits que des fourmis et tout aussi vulnérables, entourés par un monde qui est vraiment majestueux. Dans ces rares moments, l’histoire se transforme presque en conte sur "des géants et des hommes", pour paraphraser le titre de Benedikt Erlingsson, mais l’attention du film revient généralement très vite aux préparatifs doux-amers avant le grand départ, comme si ce départ était le déluge final.

Malgré son aspect familier et son rythme presque à l'arrêt, The Last Autumn – dédié à tous les fermiers présents pendant le tournage et aux quelques uns qui restent encore sur leur terre, avec leurs journées occupées et leur vœu d'avoir des funérailles "discrètes" – nous laisse dans un état de léthargie qui n’est pas totalement déplaisant, et avec l'envie de ne parler qu'à un chien fidèle pendant toute la semaine, ce qui, à vrai dire, n’est pas une mauvaise idée.

The Last Autumn a été produit par Hanna Björk Valsdóttir d'Akkeri Films et Biti aptan bæði. La publicité du film est gérée par Alibi Communications.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy