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VENISE 2019 Semaine internationale de la critique

Critique : El Príncipe

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- VENISE 2019 : Le Chilien Sebastian Muñoz fait ses débuts dans le long-métrage avec un drame carcéral érotique sur l'éveil homosexuel d'un détenu dans un environnement d'une extrême violence

Critique : El Príncipe
Juan Carlos Maldonado dans El Príncipe

La 76e édition de la Mostra de Venise a accueilli la première mondiale du premier long-métrage du réalisateur chilien Sebastián Muñoz Costa del Río. El Príncipe [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
est un des sept longs-métrages en lice à la Semaine internationale de la critique de la Mostra, après quoi le film va concourir pour le Prix Horizontes Latinos du 67e Festival de San Sebastian.

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Ce premier film comme réalisateur par ce directeur artistique réputé, qui a travaillé sur plus d’une dizaine de productions chiliennes, est une adaptation du roman carcéral éponyme de Mario Cruz. L’action du film, comme la trame du livre, se passe dans la ville chilienne de San Bernardo au début des années 1970, concrètement peu avant les élections présidentielles qui ont amené Salvador Allende au pouvoir.

La film s'ouvre sur un gros plan sur le cou tranché d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, entouré d'une flaque de sang. Un autre jeune homme, dont on va vite comprendre que c'est le héros du film, constate, effrondré, le crime passionnel qu’il vient de commettre dans un lieu public, devant ses amis et des inconnus. La trame se déplace ensuite dans le pénitencier où il a été condamné hors champ. À partir de ce moment, le film se déroule intégralement dans cette prison – à l’exception de certains flashbacks sur le moment de l’assassinat ainsi que sur la relation qui existait précédemment entre la victime et son meurtrier, mise en scène à travers des souvenirs évoqués par le héros.

El Príncipe s’intéresse à l’éveil homosexuel d’un jeune homme appelé Jaime (interprété par Juan Carlos Maldonado), une découverte qui, tristement, n'aurait pas pu être explorée à fond en dehors de la prison, dans la mesure où tout signe de désir entre deux hommes aurait été réprimé par la société conservatrice de l’époque. Dans ce drame riche en séquences érotiques, Jaime arrive dans sa cellule convaincu que son homosexualité est son grand stigmate. Cependant, en prison, il réalise un exercice d’introspection qui lui permet de s'aimer lui-même (son surnom princier va lui être attribué pour sa beauté et sa capacité à mener les autres) et de ne pas réprimer son attirance sexuelle vis-à-vis des autres détenus, particulièrement de son compagnon de cellule El Potro (incarné par l'acteur aguerri Alfredo Castro, toujours excellent), avec lequel il va avoir une relation intense.

Bien que la détention du héros favorise l’épanouissement de son homosexualité, le cinéaste ne laisse jamais le spectateur ignorer dans quel environnement d’extrême violence se trouve le jeune homme. El Príncipe est l'histoire de survie d’un jeune homme condamné à passer sa vie dans l’enfer carcéral. Le film fait ressortir, en lui rendant hommage, le courage de l’écrivain chilien Mario Cruz, qui a décrit l'antihéros gay de son roman comme une victime du conservatisme social de cette époque pour avoir assassiné la personne pour laquelle il resentait une attraction sexuelle interdite.

El Príncipe a été produit par les sociétés chiliennes El Otro Film et Niña Niño Films, l’argentine Le Tiro et la belge Be Revolution Pictures. Les ventes internationales du film sont assurées par la maison allemande Patra Sapanou Film.

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