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VENISE 2019 Hors-compétition

Critique : Il pianeta in mare

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- VENISE 2019 : Ce documentaire par Andrea Segre parle du complexe industriel de Marghera, situé au coeur de la Lagune vénitienne

Critique : Il pianeta in mare

Après avoir présenté, il y a deux ans, le film dramatique The Order of Things [+lire aussi :
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, Andrea Segre revient à la Mostra de Venise, hors-compétition, avec son nouveau travail, un documentaire intitulé Il pianeta in mare [+lire aussi :
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qui se passe à Marghera, site d'une des zones industrielles les plus importantes du nord-est et de toute l’Italie. Le film s’ouvre sur des vers tirés de la chanson "Ti sa miga" d’Alberto D'Amico, qui remonte à 1973 et décrit Marghera "ce lieu où, il y a très longtemps, il y avait la mer" et où a atterri "une planète entièrement embrasée".

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Dès le départ, le documentaire se présente comme un tableau splendide et diversifié de l’humanité grouillante qui s'affaire sur Marghera, faite d’hommes, de femmes, de jeunes gens, de vieux, d’Italiens et d’étrangers. Le spectateur va apprendre à les connaître de plus près au fil du film. Segre a choisi de ne pas utiliser ici d'interviews classiques, préférant plutôt montrer directement ses personnages en action, dans leur contexte quotidien, et recueillir des conversations impromptues, d'où émergent de temps en temps une touche d’ironie, un voile de mélancolie, une nostalgie de fond, une grande résilience et, plus généralement, un désir de salut pour le futur de Marghera. Les sujets se fient au réalisateur et parlent avec naturel et candeur devant l’objectif : il s’agit d’une qualité importante, sinon indispensable, pour un récit cinématographique et non journalistique, tel que l'a conçu le réalisateur vénitien.

L’utilisation de matériel d’archives, plus ou moins récent, est toujours très juste et recoupe bien la magistrale bande sonore, oeuvre du compositeur Sergio Marchesini, d'Alberto Cagol pour le son en prise directe et du monteur son Riccardo Spagnol. Leur travail permet d’immerger le spectateur, à travers ce paysage sonore très soigné et certaines musiques très suggestives, dans ce petit microcosme du nord-est italien et de le raconter quand les mots ne suffisent pas. Les scènes où l’on voit des sujets en action sont, en outre, parsemées de détails de toutes sortes et de plans d’exposition (visuellement impeccables) qui dépeignent certains des éléments les plus caractéristiques du complexe industriel : les bulldozers en mouvement, les camions de passage sur l’asphalte, le gris et l'agitation des différents établissements, la beauté bouleversante du ciel de la lagune, deux gondoliers qui rament au début du film, et beaucoup d’autres encore.

Une qualité de plus est à signaler : ce documentaire parle de cohabitation entre les gens et de pluriculturalisme sur un ton plutôt inédit, non rhétorique, capable d’ouvrir d’intéressantes spirales de réflexion à travers des éléments simples qui appartiennent au quotidien, d’un simple coup de téléphone avec à une mère lointaine à une conversation sur quelle entrée cuisiner pour le déjeuner. Dans l’ensemble, il s’agit d’un film délicat et poétique qui a une vaste portée : en d’autres termes, ce film fait tout ce qu’un documentaire narratif devrait faire et le fait remarquablement bien.

Il pianeta in mare a été produit par ZaLab Film (Padoue), qui s’occupe également de sa distribution en Italie, et Rai Cinema, en association avec Istituto Luce Cinecittà et Banca Popolare Etica. Le film a reçu le soutien de la Direction générale Cinéma du Ministère des biens et activités culturels.

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(Traduit de l'italien)

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