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TORONTO 2019 Discovery

Critique : Entwined

par 

- Ce premier long-métrage par Minos Nikolakakis mêle une approche cinéma d’auteur avec plusieurs tropes du cinéma d’horreur. Le résultat est un film intrigant et dérangeant

Critique : Entwined
Prometheus Aleiferopoulos et Anastasia-Rafaela Konidi dans Entwined

Entwined [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Minos Nikolakakis
fiche film
]
, premier long-métrage du réalisateur grec Minos Nikolakakis, est un subtil mélange d’éléments empruntés au cinéma d’auteur et de tropes de l’horreur gothique et populaire. Le film a été présenté en avant-première dans la section Discovery au Festival de Toronto.

À la mort de son père, Panos (Prometheus Aleiferopoulos), un médecin de 35 ans, se rend en voiture au village d’Alyti, situé sur le mont Parnon dans la région du Péloponnèse, pour proposer ses services. Sur la route, il percute une jeune femme qui s’enfuit lorsqu’il tente de lui porter secours.

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Arrivé au village, il est accueilli par une communauté composée en grande partie de personnes âgées très méfiantes envers les étrangers. La vieille dame responsable des équipements médicaux plutôt rudimentaires l’informe que le village n’a jamais eu de médecin auparavant. Une autre femme le supplie de l’aider à retrouver son fils disparu. L’atmosphère est étrange et inquiétante, mais Panos ne compte pas laisser la superstition altérer sa confiance en la science.

Le village est niché au cœur d’une immense forêt que les villageois craignent et respectent. Comme personne ne vient le voir, Panos, faute de mieux, part explorer la forêt. Là, il tombe sur une cabane isolée dans laquelle se trouve une belle et mystérieuse jeune femme, Danae (Anastasia-Rafaela Konidi), celle même qu’il a percutée en voiture un peu plus tôt. Elle s’exprime bizarrement, comme si elle récitait des phrases tirées d’un vieux livre, et une partie de son corps porte les traces d’une maladie qui donne à sa peau un aspect d’écorce d’arbre. Soudain, un vieil homme au physique décharné et ivre, que Danae présente comme son père, fait irruption dans la pièce forçant Panos à s’enfuir.

Quand il revient le lendemain, il assiste à une scène dérangeante : les ébats sexuels de Danae et du vieil homme. Pendant la bagarre qui s’ensuit, Panos pousse l’homme à terre et la tête de ce dernier heurte le sol. Le médecin le conduit à l’hôpital et retourne voir Danae. Son attitude n’est pas celle d’une victime d’inceste qu’on aurait enfin libérée. Bien au contraire, elle lui affirme que c’est lui qui a besoin de repos et lui offre un verre qui va l’assommer. Lorsqu’il se réveille, après ce qu’elle prétend être trois jours, il lui est impossible de partir. Il ne parvient pas à trouver le chemin pour sortir de la forêt.

Nikolakakis mêle habilement folklore et mythologie grecque et propose un éclairage moderne en créant une histoire dans laquelle Éros et Thanatos, plutôt que de s’affronter, marchent main dans la main. C’est un film d’horreur intimiste avec une atmosphère de cinéma d’auteur dans lequel la forêt tient un rôle essentiel. Entre les mains du directeur de la photographie, Thodoros Mihopoulos, les branches des arbres, l’herbe et les arbustes revêtent un caractère menaçant.

Le jeu de lumière donne à Danae une aura blanchâtre de fée, qui contraste de façon saisissante avec Panos, toujours caché dans ses vêtements aux couleurs ternes. Et avec le feu comme autre pièce essentielle du puzzle, la cheminée de la cabane est à la fois une source de lumière douce et un élément narratif.

Les deux acteurs principaux jouent à la perfection, mais Konidi n’a pas fini de faire parler d’elle car elle crée un personnage éphémère pourtant très présent. Elle a beau incarner un être imaginaire, elle n’en est pas pour autant un fantôme. La musique de Sotiris Debonos associe souvent, dans le même morceau et de façon très artistique, la mélancolie avec l’étrange et le mystérieux.

Entwined a été produit par Minos Nikolakakis et Lilette Botassi pour la société grecque Inkas Film Productions, avec Multivision, Authorwave et la société britannique Melancholy Star. Les ventes internationales sont assurées par la société française Stray Dogs.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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