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ZURICH 2019

Critique : Shaun le Mouton : La Ferme Contre-Attaque

par 

- Le classique de Aardman en animation stop motion vire à la SF dans ce formidable sequel du film de 2015 Shaun le mouton, le film

Critique : Shaun le Mouton : La Ferme Contre-Attaque

On serait plutôt enclin à croire l’affirmation d'Osgood Fielding III selon laquelle, en effet, personne n’est parfait, mais Shaun le mouton : la ferme contre-attaque [+lire aussi :
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, qui est la suite de Shaun le mouton, le film [+lire aussi :
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(2015), présentement au programme du Festival de Zurich dans la section ZFF for Kids, s’en rapproche fichtrement. À tel point, d'ailleurs, qu’il est d’ores et déjà devenu, pour l’auteure de ces lignes, un des meilleures expériences de cinéma cette année – et quiconque questionnera la validité de cette affirmation devrait lentement être forcé à la soumission avec un délicieux morceau de fromage Wensleydale.

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La ferme contre-attaque, réalisé par Will Becher et Richard Phelan, est spirituel sans jamais glisser sur le terrain du stupide, pas un seul instant, injectant des références de science-fiction dans l’univers compact de la ferme Mossy Bottom avec une telle fréquence que pas 1 m² n'est épargné. Et en même temps, du coup, on a l'impression qu'elles y ont toujours déjà eu leur place, de même que l'idée de transformer le célèbre monolithe de Kubrick en toast trop grillé. On est bien là face à une pure expression du fameux génie britannique même si, fait polémique, la pâte à tartiner Marmite doit cette fois céder la place à la Confiture de Roswell.

C’est précisément ce genre de détail banal quotidien, qui pointe son nez à chaque recoin en pâte à modeler du film, qui en fait, comme tout ce que touchent les studios Aardman Animations, un tel délice. Certes, dans ce monde il y a aussi une extra-terrestre couleur arc-en-ciel baptisée Lu-La, qui après l'écrasement de sa navette spatiale n'arrête pas de voler les frites des autres, mais au-delà de cet inconvénient minime, et de quelques moments de lévitation occasionnelle, tout se passe comme d'habitude à la ferme : les cochons prennent le soleil, le coq sirote du café (toujours dans un mug arborant une phrase motivante différent) et Bitzer le chien de berger ne sait plus où donner de la tête pour empêcher le turbulent troupeau de mener la ferme à la ruine. Les humains, comme toujours, sont les plus bêtes. Ils n’arrivent même pas à cacher leurs sous-vêtements convenablement quand il le faudrait – longue histoire.

Peut-être que le processus extrêmement laborieux employé ici – car Aardman continue à utiliser des techniques de stop motion qui ferait chialer n’importe quel être humain de frustration en quelques heures, et là ce sont des années qu’il a fallu pour terminer certaines de ces scènes très compliquées – est précisément la raison pour laquelle aucun détail n’a été négligé et aucun personnage bâclé. Et on ne peut pas toujours dire la même chose d’autres films d’animation faits à la va-vite. Il va sans dire que quand il a finalement été temps pour ce chaos genre taureau-dans-un-magasin-de-porcelaine de frapper, l’auteure de ces lignes était déjà à terre. Et quand petit à petit, elle a retrouvé la force de se relever, voilà qu'est apparu le taureau, en vrai.

Allez, si on veut chercher quand même quelques poux au film, le look de Lu-La semble très peu susceptible d'arriver à la hauteur de l'allure d'icône instantanée de Shaun qui a fait de lui et de ses copains un rêve humide pour tout merchandiser du jour au lendemain après Shaun le mouton : rasé de près. Et on pourrait vraiment se passer de toutes ces chansons pop insipides qui sont censés rendre vivantes une séquence de montage sur deux. Mais côté critiques, ce petit bémol ne saurait changer le fait que La Ferme contre-attaque pourrait bien être le film-catastrophe qu’on attendait tous, celui qui montre ce qui se passe quand un bambin incontrôlable, extra-terrestre ou pas, fait soudain une overdose de bonbons et de boisson gazeuse au milieu d’un supermarché. OK, l'idée est terrifiante pour tout parent et on parierait que face à une telle menace, même Bruce Willis passerait son tour.

Shaun le mouton : la ferme contre-attaque est une coproduction entre le Royaume-Uni, la France et les États-Unis, produite par Paul Kewley pour Aardman Animations, Amazon Prime Video et Anton, en association avec StudioCanal.

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(Traduit de l'anglais)

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