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INDUSTRIE / MARCHÉ France

Une enveloppe de 165 M€ pour relancer le cinéma français

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- L’État français regonfle le budget du CNC pour amortir l’impact de la crise sanitaire sur le compte de soutien et opérer des mesures de relance ciblées, en attendant la manne des plateformes

Une enveloppe de 165 M€ pour relancer le cinéma français

Après les mesures d’urgence (lire la news, l’article et l’interview de Mathieu Debusschère, délégué général de L'ARP) prises au printemps au cœur de la crise sanitaire, le gouvernement français passe à la phase de relance d’une industrie cinématographique nationale ayant résisté et redémarré, mais cependant très affectée par les six mois de tempête qui viennent de s’écouler.

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En ouverture du 13e Festival du Film Francophone d'Angoulême (du 28 août au 2 septembre), le Premier ministre Jean Castex a annoncé, dans le cadre général de la relance du secteur culturel, une enveloppe de 165 M€ en faveur du CNC, dont 60 M€ viendront éponger le trou financier que la crise a entraîné dans le compte de soutien (dans lequel les producteurs viennent piocher pour initier leurs nouveaux projets selon la logique "vertueuse" du système français).

Les recettes du CNC (643 M€ en 2019) ont en effet logiquement fondu puisque la taxe sur les entrées en salles (cette TSA étant fixée à 10,72 % du prix du billet, soit 154 M€ de recettes pour le CNC l’an dernier) a été très sévèrement impactée par la fermeture des salles françaises du 15 mars au 22 juin, puis par leur redémarrage difficile (près de 75% d'entrées en moins qu’en 2019 pour les deux premiers mois de réouverture, mais un regain d'optimisme à noter avec le tout récent démarrage de Tenet à plus de 800 000 specteurs en cinq jours). Par ailleurs, les recettes publicitaires en berne des chaînes TV ont aussi des conséquences sur les remontées au CNC de la TST (taxe sur les services de télévision). Le manque à gagner global pour le CNC allait donc inévitablement entraîner une contraction de la production cinématographique française à venir et les 60 M€ que versera l’État vont donc amortir (sans doute partiellement car le trou estimé du compte de soutien pourrait être plus élevé) le choc.

Les 105 M€ restants iront à des mesures de soutien ciblées (qui seront précisées bientôt) en faveur des différents segments de la filière de l’industrie cinématographique françaises, des producteurs au distributeurs avec une attention toute particulière portée aux exploitants qui ont estimé leur perte d’exploitation depuis mars à plus de 500 M€.

La structuration de la relance de l’industrie cinématographique nationale anticipe aussi les obligations de financement et d’exposition de la production française et européenne sur les plateformes SVOD (Netflix, Amazon, Apple, Disney, etc.) qui entreront en vigueur 1er janvier 2021 avec la transposition cruciale par ordonnance de la directive européenne SMA (Services de Médias Audiovisuels). Parallèlement sera menée une négociation interprofessionnelle sur une nouvelle réforme de la chronologie des médias (l’organisation dans le temps des fenêtres d’exploitation d’un film sur les différents supports de diffusion : salles, VOD, TV à la demande, TV en clair, SVOD) sur laquelle l’État français entend à l’évidence peser à en croire le Premier ministre ("on ne peut pas exiger beaucoup des plateformes et leur imposer les délais de diffusion aujourd'hui prévus").

Affaire à suivre donc de très près dans un environnement général propice à tous les bouleversements et à toutes les mutations comme le montre notamment l’entrée en vigueur en France le 6 août (par décret) de la publicité pour le cinéma à la télévision (pour l’instant pour une période expérimentale de 18 mois).

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