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HOT DOCS 2021

Critique : Magaluf Ghost Town

par 

- Miguel Angel Blanca parvient à transformer la célèbre localité des Baléares en un microcosme où se côtoient coutumes espagnoles, une atmosphère mystérieuse et un hédonisme extrême

Critique : Magaluf Ghost Town

Qui ne connaît pas Magaluf ? Y’a-t-il quelqu’un sur cette planète qui n’a pas entendu parler des victimes du "balconing", cette pratique éthylique démente qui consiste à sauter d’une terrasse à l’autre, ou directement dans la piscine ? Comment parvient-on à cohabiter tous les jours avec cette frénésie juvénile méditerranéenne qui attire les touristes low cost des quatre coins d’Europe ? Allez donc voir Magaluf Ghost Town [+lire aussi :
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, le nouveau film de Miguel Angel Blanca (réalisateur et chanteur dans le groupe Manos de Topo) et vous trouverez des réponses à ces questions, en plus d'une foule de sensations. Le film, qui combine harmonieusement fiction et documentaire, a fait sa première mondiale (en ligne) ce jeudi 29 avril, dans la section compétitive International Spectrum de la 28e édition du festival canadien Hot Docs.

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Pour jouer avec le titre original de Las Vegas Parano (ndlt.), Peur, dégoût et gueule de bois à Magaluf serait un autre titre possible pour cette proposition audacieuse, hybride et stimulante qui ne dissimule pas la fascination de son réalisateur et scénariste pour le cinéma d’Ulrich Seidl, David Lynch et Paco León. Oui oui, vous avez bien lu : du cinéaste autrichien auquel on doit des joyaux malsains comme la trilogie Paradis ou Sous-sols [+lire aussi :
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, ce film a hérité sa prédilection pour la répugnance et l’anti-humanisme, provoquant chez le spectateur un mélange de stupeur et de quelque chose qui ressemble au plaisir, réveillant chez lui des sentiments et émotions qu'il ne voulait peut-être pas ressentir. Du créateur de la série Twin Peaks, il a su extraire cette atmosphère raréfiée, lourde et inquiétante, mâtinée d'un surréalisme à la fois onirique et augural qui a fait de Lynch un génie adulé par des millions de fans. Et de l’acteur qui a fait ses débuts derrière la caméra avec Carmina or blow up [+lire aussi :
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, Blanca retrouve la passion pour les traditions espagnoles, cette quintessence nationale dont, à son (haut) niveau, Almodovar aussi a imbibé les scènes les plus humoristiques des meilleurs films de sa carrière, comme Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?, La Fleur de mon secret et Volver [+lire aussi :
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Ainsi, Magaluf Ghost Town se déguste comme une ensaimada (pâtisserie majorquine en forme de rouleau), avec plusieurs textures organisées de manière concentrique. Le film concentre son regard sur quelques habitants permanents de ce lieu estival que le tourisme low cost et férocement juvénile fait vivre, mais non sans leur flanquer des migraines récurrentes. Cette relation schizophrène de la population locale avec ses visiteurs, qui atterrissent là-bas en quête d'un Eden du plaisir extrême, est l'axe autour duquel s’articule tout ce long-métrage, qui part de la réalité (transmise notamment par le biais d'extraits des actualités et d’images filmées sur des portables et autres supports liés aux nouvelles technologies) pour construire progressivement une fiction fantasmagorique et amusante à la fois, surtout dans les moments où l'on suit une dame andalouse et son locataire africain... Ces scènes sont, sans nul doute, les plus relaxantes de ce film qui, à l’état de projet, a trouvé des associés et collaborateurs grâce aux sections industrie de festivals comme Abycine, Tessalonique ou encore Gijón.

Magaluf Ghost Town est une production franco-espagnole qui a réuni les efforts de Boogaloo Films, Little Big Story et Mosaic Producciones. Les ventes internationales du film sont gérées par l’agence britannique Taskovski Films. En Espagne, il est distribué par Begin Again Films.

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(Traduit de l'espagnol)

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