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LOCARNO 2021 Compétition

Critique : L'Esprit sacré

par 

- Dans son premier long, après des courts-métrages magnétiques, Chema García Ibarra prouve qu’il est un excellent créateur d’atmosphères, d’histoires et de sensations uniques à partir du quotidien

Critique : L'Esprit sacré

Est-ce que vous avez vu un ovni venu de l’espace ? Est-ce qu'un vierge vous est apparue dans une carrière ? Est-ce que vous croyez dans les légendes urbaines et la vente d'organes ? Si c’est le cas, peut-être allez-vous vous identifier avec le groupe au centre de L'Esprit sacré [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Chema García Ibarra
fiche film
]
, le premier long-métrage de Chema García Ibarra (Elche, Alicante, 1980), un titre présenté en compétition officielle au Festival de Locarno qui se démarque sans nul doute dans le programme de l’événement par son caractère difficile à cataloguer – ce qu'on avait déjà avec les courts-métrages encensés du réalisateur, notamment Misterio, La disco resplandece, Uranes et Protopartículas, qui ont été sélectionnés à des festivals comme San Sebastian, Berlin, Sundance et la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes.

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En collaboration avec son directeur de la photographie habituel, Ion de Sosa (avec lequel il a co-réalisé le court-métrage Leyenda dorada en 2019), qui a utilisé le format 16mm (et parfois 35mm) pour donner plus de texture aux couleurs et un certain halo fantasmagorique à la lumière, García Ibarra montre des espaces domestiques et urbains de sa ville natale, la transformant en un lieu plus que particulier où cinq personnes (de tous âges, métiers et caractères) se réunissent, ayant en commun leur foi en l'observation des soucoupes volantes et autres phénomènes ésotériques et paranormaux.

Le réalisateur, qui s'est légèrement inspiré de faits réels survenus dans sa commune pour créer ce film dont les images sont parcourues par un effet de symbiose harmonieuse entre la science-fiction et le documentaire, a recruté pour ce film des acteurs non-professionnels qui, sans prétendre à la perfection dans leur interprétation, parviennent (avec leurs expressions légèrement absentes et une manière de dire les dialogues tout à fait atypique dans le champ du cinéma commercial) à générer cette perplexité que le public de García Ibarra recherche désespérément : ils transmettent depuis l’écran un mélange de virginité, de naturel, d'amateurisme et de sens comique (entre noir et tendre, étrange et mystérieux) qui s'apparente au cinéma d'Aki Kaurismäki.

En se concentrant sur le personnage du patron de bar qui devient le leader de cette drôle de secte (Nacho Fernandez), le réalisateur-scénariste décrit le caractère et la vie quotidienne de ceux qui succombent aux idéologies, aux parapsychologies et aux croyances martiennes avec un mélange sage et imperturbable d’humour et de terreur, sans jamais tomber dans le drame et en troublant le spectateur, qui ne sait jamais s'il est en train de regarder une affreuse tragédie, une comédie involontaire ou une grande farce cosmique.

L'Esprit sacré est une coproduction entre l’Espagne, la France et la Turquie qui a réuni les efforts de Jaibo Films, Apellaniz y de Sosa, La Fabrica Nocturna Cinéma et Teferruat Film. Les ventes internationales du film sont assurées par Heretic Outreach.

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(Traduit de l'espagnol)

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