email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FANTASIA 2021

Critique : Bull

par 

- Ce conte violent autour d’une vengeance orchestré par Paul Andrew Williams fait l’effet d’être familier jusqu’à ce qu’il vire soudainement, mais très plaisamment, sur le terrain du bien barjot

Critique : Bull
Lois Brabin-Platt et David Hayman dans Bull

Il n’y a plus beaucoup de règles à suivre une fois qu’on a décidé de s’embarquer dans une débauche meurtrière au cinéma, et d'infliger sa vengeance à tous ceux qui vous ont fait du mal, mais une en particulier semble capitale : quel que soit le nombre de couteaux qu'on va planter dans différents endroits du corps des victimes, il faut coller au plan tout du long. C'est en cela que Bull de Paul Andrew William, qui a fait sa première mondiale à Fantasia, laisse un peu le spectateur sur sa faim, car malgré le regard de chiot triste de Neil Maskell, il est difficile d’avoir de l’empathie pour un type qui, à un moment, exprime le voeu assez vilain que chacun "fasse son affaire" avec son ex puisqu'elle a décidé qu'elle ne l'aimait plus et qu'où qu'elle aille, leur jeune fils ira avec elle.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Le problème est, comme toujours, le beau-père (un David Hayman délicieux, dans le genre de rôle que Werner Herzog tend à jouer une fois de temps en temps), un dur de dur qui contrôle toute la petite ville où vivent ces gens et n'aime pas qu'on s'adresse à sa petite copine en hurlant, même si c'est elle qui trompe. Dans l'univers de ces personnages, tout est très simple, vraiment : Bull est devenu incontrôlable et il va falloir l'arrêter. Cela dit, bien que personne ne puisse cautionner ce qu’il a prévu de faire, on se dit que tout de même, ces types n'ont pas entièrement tort, de sorte que la violence qui suit fait un peu l’effet d'une stratégie d'auto-défense de leur part, mais exécutée avec beaucoup d'avance.

Quoiqu'il en soit, alors que la vengeance à proprement parler laisse beaucoup à désirer (mais il est vrai que tout comme dans Kill Bill, il s'avère que tout est une affaire d’amour entre un parent et un enfant), il y a d’autres choses à apprécier dans ce film, comme un plan au ralenti sur quelqu’un qui mange un Cheetos (on parle ici d'une histoire d'assez petite échelle) et une pléthore de déclarations grandioses prononcées avec délectation. "Ta famille a été placée sur Terre pour détruire la mienne", marmonne Hayman à un moment, ce qui fait regretter que, tristement, les gens ne se parlent plus comme ça tous les jours.

Tandis que Bull reste déterminé à mener son plan à terme (quitte à le reprendre dix ans après avoir été vu pour la dernière fois dans les parages – et il exploite largement l'effet de surprise causé par son retour), plus Williams en dévoile sur la situation, plus on est tarabusté par le sentiment que rien de tout cela n’a de sens. Sans compter que le plus gros de l’action semble se passer à une fête foraine (le genre où on peut, apparemment, se pointer avec un fusil vraiment énorme sans que personne ne cille). De fait, quand toute l’histoire est finalement révélée, il n’y a rien d’autre à faire que l’accepter en bloc, un échange en particulier dans les oreilles :
"Il y a quelque chose qui ne va pas chez toi.
- T'as pas idée."
Et ça, les amis, croix de bois, croix de fer, c’est la vérité.

Bull est une production britannique qui a réuni les efforts de Tea Shop Productions, Signature Films et Giant Productions. Le film est présenté par Ingenious Media en association avec Particular Crowd. La distribution du film au Royaume-Uni et ses ventes internationales sont assurées par Signature Entertainment.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy