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FESTIVAL DU CINÉMA SLOVÈNE 2021

Critique : Once Were Humans

par 

- Dans son troisième long-métrage, Goran Vojnović ajoute la crise des réfugiés au mélange de relations personnelles et ethniques existant dans une ville frontalière du nord-ouest de la Slovénie

Critique : Once Were Humans

Goran Vojnović est un cinéaste et auteur slovène qui évolue au cinéma et au théâtre. Il écrit également des romans et des chroniques dans les journaux. L’ensemble de son travail a comme thème, la relation entre les différents groupes ethniques qui vivent en Slovénie, dans une période qualifiée d’intéressante. Dans son dernier film, Once Were Humans [+lire aussi :
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, qui vient d’être présenté en avant-première au Festival du film slovène à Portorož, il va plus loin dans l’univers du thriller, avec en toile de fond la crise des migrants.

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Leo (Francesco Borchi, qui a joué dans Pirano, le premier film de Vojnović en 2010), son ex-femmeTanja (Maruša Majer, connue pour avoir joué dans Ivan de Janez Burger) et son ami Vučko (Moamer Kasumović, vu dans Pirano et The Frog [+lire aussi :
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) possèdent un restaurant quelque part dans les Alpes, à la frontière entre la Slovénie, l’Autriche et l’Italie. Les affaires sont calmes et il y a des problèmes avec les marges de crédit. Le trio commence à perdre espoir lorsque leur usurier Sandi (le remarquable Vlado Novak, figure emblématique du théâtre et du cinéma slovène) ne cache pas sa volonté de poursuivre ses actions judiciaires et de récupérer le restaurant. Leo conclut alors un accord pas vraiment légal avec Gianni (l’Italien Gianluca Gobbi, acteur de télévision principalement), une connaissance liée à la Mafia, pour voler un camion et le lui ramener en échange de liquidités. Avec Vučko, ils partent donc en "mission" pour l’Italie. Ils volent bien le camion, mais bâclent le travail. Pire encore, ils se trompent de camion. Cependant, le véritable problème est son chargement : le camion transporte un groupe de réfugiés africains, probables victimes d’un trafic d’êtres humains.

Leo et Vučko vont se tourner vers plusieurs personnes plus ou moins douteuses, susceptibles de pouvoir les aider à "s’occuper" du chargement, pendant que Tanja tente de protéger Luka, le fils qu’elle a eu avec Leo, des agissements de son père. Mais le temps manque, la pression monte, les personnages, au cœur d’un sérieux dilemme, doivent prendre des décisions et nombreux sont les vies et les avenirs en jeu.

Le film, écrit par Vojnović avec le scénariste et réalisateur italien Tommaso Santi, qui a plusieurs courts-métrages et documentaires à son actif, fait preuve d'un grand sens de l'économie. Il parvient en effet à nouer les nombreux fils de cette histoire compliquée, impliquant des personnages d’une grande complexité, et ce, en moins de 90 minutes. Mais le film comporte aussi quelques faiblesses, notamment avec ses personnages secondaires, dont le seul but semble être de servir cette histoire particulière. Ainsi, le talent de Novak, de Boris Cavazza, qui interprète Marin, le propriétaire autrichien de la maison close et d’Emir Hadžihafizbegović, qui joue Senad, le propriétaire bosno-slovène d’un garage clandestin de voitures volées, est plus ou moins gâché en les cantonnant dans des seconds rôles qui ne durent qu'une scène ou deux.

La raison d’être du scénario va de pair avec la mise en scène de Vojnović. Son style est simple, pragmatique, mais également, d’une certaine façon, classique et peu original. Le travail du directeur de la photographie Miloš Srdić permet de mettre en lumière la beauté des lieux de montagnes et le contraste entre ce paysage et l’architecture industrielle des villes et des axes routiers environnants. Le montage, très sobre, a été confié à Ivor Ivezić. Alors que la bande originale, signée Tamara Obrovac, fait parfois vibrer une corde sensible trop évidente que ce soit à la guitare acoustique ou au synthétiseur pour les scènes plus "thrillesques". Dans l’ensemble, Once Were Humans est un film correct, bien interprété, un film plutôt équilibré et humain avec des valeurs de production solides. Il lui manque pourtant un petit quelque chose pour lui permettre d’atteindre le niveau supérieur.

Once Were Humans est un film slovène produit par Arsmedia. Le film a été financé par le Slovenian Film Centre, et a bénéficié du soutien technique de Viba Film.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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