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IFFR 2022 Bright Future

Critique : The Last Ride of the Wolves

par 

- Dans son premier long-métrage, Alberto De Michele essaie de déromanticiser l’image de la mafia italienne, mais le résultat fatigue et n’arrive pas à captiver

Critique : The Last Ride of the Wolves

Le premier long-métrage d’Alberto De Michele, The Last Ride of the Wolves [+lire aussi :
interview : Alberto De Michele
fiche film
]
, fait partie des films sélectionnés dans la section Bright Future du Festival international du film de Rotterdam (26 janvier-6 février) cette année. L’intrigue du film s'articule autour de Pasquale De Michele (qui joue son propre rôle, ou peut-être une version légèrement fictionnalisée de lui-même), un vieux mafieux qui a perdu sa fortune au jeu. Il décide de monter un dernier gros coup et à ces fins, il réunit “The Wolves”, un gang de forains nord-italiens le jour qui font voleurs la nuit. Que le spectateur ne s’attende pas à voir ici un drame criminel : il n’y a pas d’action et pas une once de tension. Au lieu de ça, ils vont suivre un film très verbeux où Pasquale passe le plus gros de son temps à parler à son fils Alberto, à geindre (trop) et à rencontrer des comparses potentiels pour monter son braquage.

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L’auteur de ces lignes est italien, donc complètement au fait des stéréotypes autour de l’image de la mafia, constamment romanticisée et déformée au cinéma, dans les séries et dans les livres, tout au long du siècle dernier. Dans ce sens, l’intention de De Michele est louable, mais on trouvera très peu de charme à la vie réelle, la vie de tous les jours, de criminels à la petite semaine nord-italiens, surtout si tout ce qu'ils font est planifier le braquage d'un camion de transport d’argent véhiculant 12 millions d’euros en liquide. C'est bien triste, mais on ne trouvera pas beaucoup de charme au film non plus.

Quoique l'intervention d'interprètes non-professionnels (à commencer par Pasquale et le réalisateur lui-même, qui joue son fils et affirme aussi que l'histoire s'inspire de faits réels) aurait potentiellement pu apporter quelques touches d'authenticité uniques au film (et elles sont présentes, mais à de très rares moments), l'absence de scénario ou de dialogues cohérents fait que le spectateur a de plus en plus l'impression qu’il est juste en train de regarder des acteurs déverser un flot désordonné de paroles ou improviser en suivant des consignes très très libres. Et le manque de dynamisme de l'ensemble n'aide pas. La plupart des scènes ont été tournées à l’intérieur de la voiture ou filmées du point de vue de caméras secrètes. Les quelques séquences qui se passent hors du véhicule répondent à approche de style documentaire, qui alterne entre des plans statiques et courts et des promenades caméra à l’épaule. Aucun des autres personnages ne sort du lot : tous viennent et repartent comme ils étaient arrivés.

Vers la fin, on pourrait noter qu'il y a un bref moment d'aveu, dans lequel Pasquale dit à Alberto des vérités importantes sur leur vie de famille et son traumatisme passé. C'était peut-être le bon moment pour proposer cela, mais c’est probablement le meilleur exemple de la raison pour laquelle il est capital de bien diriger les comédiens non-professionnels, car le résultat final est maladroit et surjoué.

Dans l’ensemble, le film part sur une prémisse potentiellement attrayante, mais il finit par être une expérience très fatigante à laquelle on a du mal à s’intéresser. Le territoire hybride exploré par De Michele aurait pu bénéficier d’un choix plus téméraire : soit de faire un documentaire (auto)biographique, soit de mettre en scène un drame psychologique basé sur ou inspiré de faits réels, avec acteurs professionnels qui sachent jouer, et plus de soin à éviter les problèmes de rythme ainsi qu'à travailler les dialogues. En tant que tel, The Last Ride of the Wolves n'est ni l'un, ni l’autre, et ne constitue à aucun niveau une proposition nouvelle.

The Last Ride of the Wolves a été produit par Halal (Pays-Bas) et Jolefilm (Italie). Aux Pays-Bas, il est distribué par Gusto Entertainment.

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(Traduit de l'anglais)

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