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CPH:DOX 2022

Critique : Karaoke Paradise

par 

- Le réalisateur finlandais Einari Paakkanen donne vraiment envie de chantonner tout au long de ce film mignon et touchant

Critique : Karaoke Paradise

Il n’est pas évident de s’attaquer à la critique d’un film qui vous a mis presque tout du long la banane, mais c’est probablement précisément cela qui fait le charme de Karaoke Paradise [+lire aussi :
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 : c'est un film mignon, touchant, qui arrive vraiment à vous faire croire qu’il n’y a, en Finlande, pas une seule personne désagréable.

Ce documentaire d'Einari Paakkanen en forme de patchwork, actuellement au programme du festival CPH:DOX, parcourt assez vite les différentes histoires de différents personnages qui ont tous en commun une chose : ces gens semblent vraiment adorer le karaoké. Ce n’est pas exactement stupéfiant : la passion des Finlandais pour cette activité est à vrai dire assez connue, aussi insolite qu'elle puisse être, tout comme leur amour du tango. Un drôle de petit documentaire satirique a même été réalisé sur la question (Midsummer Night’s Tango de Viviane Blumenschein) où on pouvait voir Aki Kaurismäki affirmer, l'air complètement sérieux, que c’est son pays d'accueil qui devrait être célébré pour cette danse, pas l’Argentine. Mais nous nous égarons.

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Il faut reconnaître que le documentaire qui nous occupe est un peu éparpillé, mais c’est aussi parce que c’est un road movie : on y suit un personnage, une présentatrice de karaoké aguerrie, qui circule littéralement d’un lieu à l’autre en voiture, installe à chaque fois l’équipement et relate ses nombreuses rencontres animées avec des alcooliques ou des ratons laveurs, entre autres bestioles caractéristiques de ce beau pays froid. "Je regarde les gens", dit-elle, qui s'intéresse au passé de tous ses clients. C’est une affirmation centrale, car le karaoké fait l'effet d’une vaste séance de thérapie de groupe. Il soigne les peines de cœur, la solitude et la timidité : tout cela, apparemment. Il y a même une chance de gagner un voyage à Tokyo, une sous-intrigue qui invoque le souvenir, encore étonnamment frais, d’un film de karaoké de 2000 avec Gwyneth Paltrow qui tournait autour d’un grand concours. Elle y chantait “Cruisin’” avec Huey Lewis, une interprétation qui a même intégré les classements, cette année-là. 2000 fut une année bizarre. Mais nous nous égarons de nouveau.

Pour Paakkanen, qui a déjà livré le tout aussi touchant, quoiqu’un peu plus personnel My Father from Sirius [+lire aussi :
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, il importe peu que les gens qu'il nous présente sachent chanter, ou qu'ils puissent tenir des notes sifflées. À en juger certaines de leurs traductions, ces chansons locales sont vraiment quelque chose, mais on n’est pas dans Finland’s Got Talent: l'intérêt ici sont les histoires de gens sans prétentions qui ont tous leurs problèmes, qu'il s'agisse d'une maladie grave, de la perte déchirante d'un être aimé ou du simple désir de trouver un partenaire. Il y a un type qui insiste pour qu’on l’appelle "la bête des bois" sur son profil d'appli de rencontres et se plaint que "les femmes ne veuillent pas venir dans son garage ou dans les bois, ce qui l'oblige à aller dans des lieux publics". Quelqu'un devrait parler à cet homme, et vite, car il a besoin qu'on lui explique deux, trois trucs.

Le Polonais Paweł Łoziński, réalisateur de l’absolument merveilleux The Balcony Movie [+lire aussi :
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, a récemment dit que son film, plein de conversations de hasard avec des gens soi-disant "normaux", parle du besoin d’être remarqué, parfois, d’être distingué parmi la foule, même pour un court échange sur le sens de la vie. Si c’est le cas, Karaoke Paradise est le cousin spirituel de ce film. "Il y a une petite diva en chacun de nous", dit quelqu’un ici. Et c'est pourquoi, de temps en temps, il faut "allumer la lumière et la laisser briller, juste s'approprier la nuit, comme le 4 juillet", du moins selon la célèbre philosophe Katy Perry.

Karaoke Paradise a été produit par la société finlandaise napafilms oy.

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(Traduit de l'anglais)

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