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NIGHT VISIONS 2022

Critique : Holy Shit!

par 

- Cette folle histoire par Lukas Rinker pourrait s'appeler "la revanche des toilettes portables"

Critique : Holy Shit!
Thomas Niehaus dans Holy Shit!

Par où commencer pour décrire un objet comme la production allemande Holy Shit! de Lukas Rinker, actuellement au programme du festival Night Visions, à Helsinki ? On pourrait dire qu’il perpétue la fière tradition des films sur des gens coincés dans des lieux qu'ils comptaient au départ juste visiter (ou cambrioler, comme dans 4x4 [+lire aussi :
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). On pourrait dire qu'il y a quelque chose de profondément inconfortable dans l’idée d’être pris au piège quelque part, à jamais, conscient que personne ne viendra vous secourir et qu'il n’y a plus rien à manger. Ou on pourrait tout simplement dire que le film parle d'un type qui se met à perdre lentement tout son sang dans des WC mobiles. À vous de choisir.

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Cet homme, c'est Frank (Thomas Niehaus), un architecte en pleine ascension. Ambitieux, il est trop occupé tout le temps pour remarquer qu’il néglige sa compagne et qu'il s'est acoquiné avec un promoteur malfaisant du genre qui devrait parler au psy de sa relation avec son père (interprété par Gedeon Burkhard, qui évoque un peu ici un Lambert Wilson qui aurait perdu la boule). Quand il se réveille dans son nouvel environnement puant, avec une tige d’acier qui ressort de sa main, il lui faut un moment pour se rappeler comment il est arrivé là et pour accepter l’idée que ce qui s'égoutte sur son visage n’a rien à voir avec la fille en sueur coiffée d'un casque de chantier de ses rêves. On a tous connu ça, je suppose.

Ce qui suit était à prévoir : Frank veut sortir de là, mais le fait qu’il ne sente plus sa main n’est pas son seul problème, car une démolition va avoir lieu, précisément à l'endroit où il se trouve actuellement. De là où il est, il entend cette annonce, et quand son boss dit au public "notre architecte est en train de faire des pieds et des mains pour être là et vivre ce moment avec nous", Frank envisage de se libérer façon 127 Heures [+lire aussi :
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. Il faut qu'il lutte pour survivre, et rien ne pourra l’empêcher d’essayer, pas même ses sous-vêtements ridicules ou un abattant de WC bavard. C’est drôle parce que c’est bête.

Appeler le premier long-métrage de Rinker un bon film serait pousser le bouchon un peu loin, mais son niveau d'engagement en termes de folie et de pure idiotie mérite d'être salué. Ses personnages ne cessent de dire de choses comme "c'est de la merde" ou "c'est vraiment merdique de ta part", comme s'il n'y avait pas déjà assez de caca comme ça dans cette histoire, et le final à lui seul pourrait servir à Burkhard de démo d'audition pour Looney Tunes.

On pourrait ajouter que ce film vient compléter la liste des "scènes de toilettes les plus dégoûtantes de l’Histoire du cinéma", qui comprend des bijoux comme Ghoulies II (avec son slogan aguicheur : "au moment même où tu te disais que tu ne risquais plus rien en allant aux toilettes...") , ou même Zombieland (avec sa classique règle : "méfie-toi des WC"). Ceci étant dit, les problèmes de Frank ne tiennent à rien de surnaturel, juste au fait que les gens sont bêtes et cupides et passent beaucoup trop de temps au travail. On pourrait dire qu'au-delà de tous les excréments, tout semble à vrai dire terriblement familier.

Holy Shit!, écrit et réalisé par Lukas Rinker, a été produit par Tonio Kellner et Jakob Zapf.

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(Traduit de l'anglais)

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