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CANNES 2022

La famille, les peurs et la liberté prennent le devant de la scène à Cannes Shorts 2022

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- CANNES 2022 : Tandis que les courts-métrages sélectionnés sont en train d’être dévoilés, nous vous proposons un aperçu des titres européens au programme sur la Croisette

La famille, les peurs et la liberté prennent le devant de la scène à Cannes Shorts 2022
Le Feu au lac de Pierre Menahem

Les courts-métrages européens proposés à Cannes, en compétition officielle et dans la Sélection La Cinef, sont plutôt introspectifs cette année. Beaucoup traitent de relations familiales délicates et scrutent la douleur ou le deuil. Ils montrent souvent ce que le court-métrage fait le mieux : les petits moments tranquilles de la vie qui génèrent des lames de fond considérables. Ils montrent aussi que les compétitions continue de découvrir de nombreux talents qui ont devant eux un bel avenir.

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Parmi ces talents figure le réalisateur lituanien Vytautas Katkus, dont le film Cherries (Ugogos) joue en compétition officielle tandis qu'il vient de remporter le Prix Next Step de la Semaine de la critique (lire l'article). Le film lui-même est une histoire pondérée et tranquillement puissante : celle d’un père qui essaie de recréer un lien avec son fils désormais adulte tandis qu’ils cueillent des cerises. Un doux naturalisme est à l’ordre du jour et Katkus joue avec les conventions de genre pour créer quelque chose qui est à la fois subtil et transcendant. Un autre film calmement fort est Le Feu au lac de Pierre Menahem (France), où un homme qui vit avec sa mère dans les pâturages descend pour une rencontre passionnée. Le film, qui évoque aussi de manière sous-jacente les thèmes de l’isolement et du deuil dans l'impitoyable majesté de la campagne, bénéficie d'une interprétation principale captivante et de visuels frappants. L’autre proposition européenne en compétition officielle est le film franco-ghanéen Tsutsuɛ d'Amartei Armar, un récit saisissant sur deux jeunes garçons qui vivent dans un petit village de pêcheurs et sont confrontés à la mort de leur grand frère.

La Sélection La Cinef, qui réunit 16 courts-métrages réalisés dans des écoles de cinéma de partout dans le monde, comprend le titre très actuel Glorious Revolution de Masha Novikova (Royaume-Uni/Ukraine/Allemagne), sur une femme qui perd son fils dans la révolution de Maïdan de 2014, mais se rend compte que les idéaux d'héroïsme et de patriotisme sont émoussés par les intérêts personnels. Le film, qui a une résonance particulière à la lumière des événements actuels, est une oeuvre caustique et dévastatrice réalisée avec subtiliité mais beaucoup d'acuité dans sa vision du monde.

Deux histoires qui explorent la déliquescence des histoires d’amour proposent une vision d'un autre type de causticité du monde. caustique. Craze (Hajszálrepedés) de Bianka Szelestey (Hongrie) se penche sur la période qui suit immédiatement la fin d’une relation. C’est un travail étouffant et tendu qui excelle dans sa représentation des douloureuses ruptures des conventions sociales de courtoisie. That’s Amore (100% Flået Kærlighed) de Malthe Saxer (Danemark), long de 49 minutes, brosse un tableau abstrait d’un couple dont la relation s'est dégradée tandis qu'ils tentent de découvrir exactement pourquoi l’amour a disparu.

Le motif de la famille plane largement sur des titres comme le merveilleux Liquid Bread (Chlieb Náš Každodenný) d'Alica Bednáriková (Slovaquie), qui suit Zoja tandis qu'elle rend visite à sa famille et invoque le passé. Ce travail, parcouru d'un filon d’humour, est un travail intelligent et captivant. On sent plus de langueur dans Tout ceci vous reviendra de Lilian Fanara (France), sur un frère une sœur qui explorent la relation juste après un décès. Mistida de Falcão Nhaga (Portugal) voit une mère et son fils plonger dans leurs passés respectifs tout en rentrant ensemble à la maison. Le film, subtil et finalement assez joyeux, est rehaussé par deux interprétations centrales magnifiques. A Conspiracy Man (Il barbiere domplottista) de l'Italien Valerio Ferrara suit un homme qui plonge tête baissée dans les théories du complot, au grand dam de sa famille, et se retrouve mystérieusement arrêté par la police. Ferrara jouer avec les frontières de la réalité et de la perception dans un travail tranquillement humoristique.

Il y a aussi beaucoup de films d’animation au programme. On peut citer parmi eux le travail polonais We Are Not There Tomorrow (Jutro nas tam nie ma), un impressionnant court-métrage par Olga Kłyszewicz sur la perception qui change, une œuvre vraiment fascinante qui met en contraste obscurité et lumière, ou encore Spring Roll Dream de Mai Vu (Royaume-Uni), un tendre examen du fossé des générations. Il faut mentionner aussi le formidable Les Humains sont cons quand ils s'empilent de Laurène Fernandez (France), qui commence comme une exploration mélancolique de la vie d'humains qui vivent dans un grand immeuble et prend ensuite un tour beaucoup plus sombre. Ce travail, dont la teinte rappelle les premiers travaux de Nick Park, est un récit délicieusement retors mais aussi une étude pleine d’empathie sur le comportement humain.

Les neuf films en compétition officielle pour la Palme d'or du meilleur court-métrage sont les suivants :

Tsutsuɛ - Amartei Armar (Ghana/France)
A Short Story - Bi Gan (Chine)
Lori (Melancholy of My Mother’s Lullabies) - Abinash Bikram Shah (Népal/Hong Kong)
The Water Murmurs - Story Chen (Chine)
Cherries - Vytautas Katkus (Lituanie/Italie)
Same Old - Lloyd Lee Choi (États-Unis)
Le Feu au lac - Pierre Menahem (France)
Persona - Sujin Moon (Corée du Sud)
Night Light - Kim Torres (Costa Rica/Mexique)

Les 16 films de la Sélection La Cinef sont les suivants :

Liquid Bread - Alica Bednáriková (Ftf Všmu-Film and Television Faculty, Slovaquie)
Mumlife - Ruby Challenger (AFTRS, Australie)
Tout ceci vous reviendra - Lilian Fanara (La Fémis, France)
Les Humains sont cons quand ils s'empilent - Laurène Fernandez (La Cinéfabrique, France)
A Conspiracy Man - Valerio Ferrara (Centro Sperimentale Di Cinematografia, Italie)
The Pass - Pepi Ginsberg (NYU, États-Unis)
Kinship - Orin Kadoori (École de cinéma et télévision Steve Tisch de l'Université de Tel Aviv, Israël)
Nauha - Pratham Khurana (Whistling Woods International, Inde)
We Are Not There Tomorrow - Olga Kłyszewicz (École nationale polonaise de cinéma de Łódź, Pologne)
Somewhere - Li Jiahe (Hebei University of Science and Technology School of Film and Television, Chine)
The Silent Whistle - Li Yingtong (Emerson College, États-Unis)
Mistida - Falcão Nhaga (ESTC, Portugal)
Glorious Revolution - Masha Novikova (London Film School, Royaume-Uni)
That’s Amore - Malthe Saxer (Den Danske Filmskole, Danemark)
Craze - Bianka Szelestey (Département des études de cinéma de l'Université Eötvös Loránd, Hongrie)
Spring Roll Dream - Mai Vu (NFTS, Royaume-Uni)

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(Traduit de l'anglais)

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