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KARLOVY VARY 2022 Séances spéciales

Critique : BANGER.

par 

- Cette comédie dramatique d’Adam Sedlák qui évoque Trainspotting suit un jeune dealer dans une course contre la montre pour réunir 5000€

Critique : BANGER.
Adam Mišík (à gauche) et Marcel Bendig dans BANGER.

"Ne consommez pas de drogue" est le message que le réalisateur Adam Sedlák fait passer au public au début de la projection de BANGER. [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Adam Sedlák
fiche film
]
qui a fait sa première mondiale parmi les séances spéciales du 56e Festival de Karlovy Vary. Ce long-métrage, tourné entièrement sur un iPhone tenu à la main, souvent secoué, suit l’odyssée d'un jeune dealer et aspirant musicien à travers la nuit pragoise.

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Le héros du film, Alex (Adam Mišík), dit qu'il ne vend de la drogue que pour pouvoir réunir de l’argent pour percer dans l’industrie de la musique sur TikTok. "C'est pas vrai, tu ne fais que le dépenser en fringues", dit sa petite amie Sara (Anna Fialová) très observatrice. Elle en a assez de cette relation. Les escapades de sa prime jeunesse, à sniffer de la coke, sont terminées ; elle vient de terminer ses études et aspire à avoir un vrai travail. Alex a quant à lui abandonné le lycée et dit, dans ses chansons, qu’il pisse sur les riches et les puissants. Il fait même un caprice puéril devant le patron de Sara.

Alors qu’il est évident pour Sara et le spectateur qu'ils n'ont plus rien à faire en couple, Alex s'accroche à l’idée qu’il peut impressionner Sara en produisant ce qu’on appelle un "banger", c'est-à-dire une chanson qui devient virale sur les réseaux sociaux, ce qui ferait connaître son nom et ferait que tout le monde parlerait de lui. Hélas pour lui, son audience limitée aurait besoin d’être boostée, alors son idée est de rallier le rappeur Sergei (Sergei Barracuda), star du net, pour enregistrer son banger avec lui. Le manager de Sergei lui propose un accord : s'il arrive à lever 5000 €, Sergei enregistrera la chanson le soir même, mais il n'a que jusqu’au début de son concert pour réunir la somme requise.

Afin de rassembler cette somme en si peu de temps, Alex et son ami et producteur Lád’a (Marcel Bendig) ont recours aux méthodes mêmes qu'Alex voudrait soi-disant laisser derrière lui : ils vont devoir vendre de la coke, sauf qu’il ne lui en reste plus assez pour obtenir tout cet argent. Comme tout dealer à la petite semaine le ferait, les deux compères se mettent à la couper avec une série d’autres drogues qu’ils ont dans leur planque – une décision qui va revenir les hanter plus tard, après qu’ils aient couru partout dans la ville pour vendre leur produit aux riches invités d’une grosse fête d’enterrement de vie de garçon et à des patrons de bars, tout en essayent de s’assurer que personne ne meure d’une overdose de ce cocktail explosif.

Leur odyssée débordée de panique à travers Prague est assez peu reconnaissable comme telle, car le directeur de la photographie Dušan Husár maintient la caméra très près du visage des personnages, adoptant une approche presque intime. Le sentiment d'être en train de regarder un livestream rudimentaire empêche le film de tomber dans le piège de la pub par trop chatoyante pour la drogue. Sedlák ne peut néanmoins pas résister à la tentation de faire de la défonce une expérience amusante et aventureuse, du moins dans la première heure du film, même si le spectateur sait très bien que la marée va bientôt tourner pour eux. Lád’a a le rôle du camé de base, avec ses commentaires décalés et sa tolérance apparemment sans limites pour toutes les substances qu'on voudra bien lui donner. Sara, parfois un peu coincée, tend à faire rouler des yeux, et ce n’est hélas pas le plus gros défaut que l’intrigue qui la concerne va présenter plus tard.

Si BANGER. propose bel et bien un parcours plaisant à suivre, mais au bout du compte sombre, à travers les dangers et l'exaltation des drogues, le film lui-même est très ancré dans la culture pop, la société et la sensibilité tchèques, de sorte que si on peut penser que tout le monde passera un bon moment en voyant le film, toutes les blagues du film ne fonctionneront pas pour le public non tchèque. Une expérience survoltée et sincère est cependant garantie.

BANGER. a été produit par Shore Points et la Télévision tchèque. Le film est distribué par Bontonfilm.

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(Traduit de l'anglais)

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