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FILMS / CRITIQUES France

Critique : La Petite Bande

par 

- Orfèvre des comédies intelligentes, Pierre Salvadori signe un film rafraichissant, tendre et inventif sur un groupe de pré-adolescents transformés en guérilleros écologiques

Critique : La Petite Bande
(de gauche à droite) Mathys Clodion-Gines, Aymé Medeville, Redwan Sellam, Colombe Schmidt et Paul Belhoste dans La Petite Bande

"Tu serais prêt à aller loin pour sauver la nature ?", "On va foutre le feu à l’usine". Vous pensez plonger dans un film d’activisme écologique radical à la Night Moves ? Eh bien, détrompez-vous, car si la défense de l’environnement est évidemment plus qu’en toile de fond de La Petite Bande [+lire aussi :
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que Gaumont lancera le 20 juillet dans les salles françaises, le réalisateur Pierre Salvadori, expert es comédies subtiles (En liberté ! [+lire aussi :
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, Les Apprentis, Hors de prix [+lire aussi :
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, pour n’en citer que quelques unes) a toujours placé l’humain et la quête d’être ensemble au cœur de son travail. Son nouvel opus n’échappe donc pas à cet idéal cinématographique nourri de complications toujours amusantes (il n’est pas toujours si facile de s’accorder avec autrui et les motivations des uns ne sont pas forcément celles des autres), mais cette fois le cinéaste y a ajouté un défi supplémentaire (relevé haut la main) : prendre comme personnages principaux des pré-adolescents d’une douzaine d’années.

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Dans la cour de récréation d’une petite ville nichée dans un verdoyant maquis corse baigné par le soleil estival, Fouad (Mathys Clodion-Gines), Antoine (Aymé Medeville), Cat (Colombe Schmidt) et Sami (Redwan Sellam) commentent un exposé sur la pollution entendu en classe. Et justement, la rivière locale est interdite à la baignade depuis quelques années à cause des rejets d’une usine. Sur un malentendu hâbleur (qui cache un secret) renforcé par des non-dits amoureux et par l’effet de groupe, nos quatre héros décident d’incendier le bâtiment. C’est naturellement plus facile à dire qu’à faire, mais la petite bande développe de très étonnantes (et burlesques) ressources collectives d’imagination et d’ingéniosité. Cependant, la mission dérape et notre quatuor se retrouve pris au piège d’un engrenage d’actions illégales de plus en plus graves avec le patron de l’usine (Laurent Capelluto) en invité surprise, un cinquième jeune larron, Aimé (Paul Belhoste) intégré dans les "Ninjas verts", et des dissensions menaçant la solidarité du groupe alors que la police s’en mêle…

Parfaitement casté et portrait très juste de cinq personnalités de jeunes très différents (du fils de gendarme au fils de taulard, du fils d’employé à la fille de cadre, du peureux au courageux en passant par le harcelé scolaire se rêvant super-héros, etc.), La Petite Bande est un film réjouissant qui séduira tous les publics. À la fois classique récit d’aventures à hauteur d’enfants (cabanes, jumelles, kayak, vélo, amitié, amourettes délicates ou contenues, etc.), comédie divertissante riche en trouvailles (un scénario finement efficace écrit par le réalisateur et Benoît Graffin), décalque sous-jacent de l’univers des contes (avec la forteresse du méchant monstre pollueur prise d’assaut par les chevaliers) et film universel véhiculant toutes les valeurs positives naissant de la volonté d’être d’ensemble, sans oublier la double dimension écologique (la résistance aux dégradations industrielles et l’immersion dans une nature sauvage), le nouveau Pierre Salvadori est merveilleusement rafraichissant, comme un simple désir d’être heureux.

Produit par Les Films Pelléas et coproduit par France 2 Cinéma, La Petite Bande est vendu par Wild Bunch International.

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