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FANTASIA 2022

Critique : A Life on the Farm

par 

- Préparez-vous à voir, dans ce documentaire tendre mais troublant par Oscar Harding, des enterrements de chats et des squelettes en tracteur

Critique : A Life on the Farm

A Life on the Farm, un petit documentaire qui a été présenté au festival Fantasia de Montréal et qui est construit autour d’une mystérieuse cassette VHS laissée par un fermier du Somerset, s'amuse beaucoup à émoustiller le spectateur. "Je ne sais même pas par où commencer cette histoire", est-il dit dès l’ouverture, et d’autres gens vont suivre qui iront dans le même sens, comme s’ils cherchaient tous à nous appâter avec la folie qu’on est sur le point de découvrir. voir. Ça pourrait être agaçant mais heureusement, on ne peut pas dire qu'ils aient tort.

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Le réalisateur, Oscar Harding, qui revisite ici un souvenir d’enfance brumeux après une décennie environ, est effectivement tombé sur quelque chose de plutôt atypique. Le voisin de son feu grand-père, un type nommé Charles Carson, avait pour habitude de filmer sa vie à la ferme. Pourquoi ? Qui sait... Pour son amusement personnel, semble-t-il, mais on n'a pas affaire ici à All Creatures Great and Small. Les vidéos de Carson étaient étranges, assez macabres. Certaines des personnes qui les ont vues les décrivent comme "sombres, mais amicalement sombres". D'autres trouvent que c'est "exactement comme un putain de film d’horreur".

Elles sont aussi hilarantes, parfois, même si Harding n'a pas vraiment assez de matériel pour un long-métrage, et que même la bizarrerie de Carson devient répétitive, au bout d’un moment. Il ne s'est pas contenté de filmer ce qui se passait dans sa vie, il s'est d'abord un peu amusé avec. On voit des chevaux lui retirer son chapeau et il a filmé beaucoup de vaches en train de vêler (on a même droit à un gros plan sur un placenta de vache), mais il mettait aussi les choses en scène, comme l’enterrement de son chat, par exemple, après lequel il a placé des bonbons sur la tombe du petit Paddy, pour que les autres chats viennent "lui rendre un dernier hommage", après quoi, satisfait du résultat, il prononçait une phrase qui est un peu son slogan : "C'est ça, la vie à la ferme".

Tout cela est suffisamment incongru pour être attrayant, mais ce n'est pas tout : A Life on the Farm n’est pas seulement un film sur un individu porté par un élan créateur, c’est un film sur la solitude, celle qui vous ronge. Carson a perdu sa famille. Avant, il a beaucoup documenté la fragilité de ses parents, jusqu’à leur mort, créant des bandes dessinées douces-amères à partir de vieilles photos. Quelqu’un mentionne qu’après le décès de sa mère, il a continué à la promener en chaise roulante pendant trois jours, principalement pour que les animaux de la ferme puissent lui dire au revoir. D’une certaine manière, tout le film parle de dire au revoir, encore et encore, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne à qui dire au revoir, personne avec qui partager "le bon temps qu'on passe à la ferme".

Ces éléments rendent le film de Harding étonnamment triste, même si l’image de la mère décédée de Carson, encore assise quelque part dans sa chaise, dégage quelque chose qui rappelle fortement Psychose. "C'est un peu bizarroïde, je suppose", résume un autochtone, mais Harding (ou les gens avec qui il parle de Carson, des collectionneurs de VHS à un type qui le qualifie de "poète et fossoyeur") ne va jamais trop loin dans le lugubre. À en juger du seul dénouement du film, plus sentimental que troublant, il pourrait bien être en train de poser des bases pour une possible future adaptation fictionnalisée de cette histoire, certaine de plaire à un large public. Et quand on y pense, Jim Broadbent serait formidable là-dedans.

A Life on the Farm a été produit par Oscar Harding, Edward Lomas et Dominik Platen pour Sonderbar Pictures.

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(Traduit de l'anglais)

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