23/09/2022 - Le nouveau travail de Sebastian Lelio représente une nouveauté par rapport à sa filmographie ; avec une autre formidable interprétation de Florence Pugh et la révèlation de Kíla Lord Cassidy

Le nouveau film de Sebastián Lelio l’amène pour la première fois à concourir pour le Coquillage d'or du Festival de San Sebastian. Le réalisateur chilien fait son retour quatre ans après son film précédent et il le fait accompagné d’une des plus grandes stars du moment, qui n’est autre que Florence Pugh. Avec The Wonder [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Sebastián Lelio
fiche film], le Chilien s'essaie pour la première fois au cinéma en costumes à partir du roman du même nom d’Emma Donoghue. L’adaptation cinématographique de ce récit passionnant nous transporte dans l’Irlande du milieu du XIXe siècle, dans un petit village où on apprend l’histoire d’Ana, une fillette qui ne mange absolument rien depuis plusieurs mois et reste malgré tout, comme par miracle, encore en vie.

L’ouverture du film est pour le moins curieuse. Dans un cargo industriel, on voit une série de décors construits sur des échafaudages tandis que la voix off de Florence Pugh nous invite à nous laisser happer par l’histoire qu’elle souhaite nous raconter, en nous demandant que nous y croyions avec la même passion que les gens qui ont travaillé pour lui donner forme. On entre ensuite sur-le-champ, avec la caméra, dans les décors, où on se retrouve nez à nez avec Lib, le personnage principal, auquel Pugh donne vie avec force et brio. Lib est une infirmière anglaise à laquelle les autorités du village où vit Ana ont fait appel : sa mission est d’accompagner l’enfant pour confirmer les extraordinaires événements constatés sur place.

Au début, l'approche de Lelio demande de la patience au spectateur : les événements se déploient à un rythme tranquille, le même qui régit la vie des habitants du petit village où se situe l’action. On suit le processus d’exploration de la réalité qui est au coeur du film accompagné de son héroïne. Très vite, on comprend que Lib n'est pas quelqu'un de crédule : c'est une femme au passé difficile qui a, de fait, les pieds sur terre et veut trouver la vérité qui se cache derrière un soi-disant miracle auquel elle ne croit pas une seule seconde. Il vaut mieux à ce stade ne pas en dévoiler davantage et de laisser chaque spectateur élucider par lui-même le mystère autour duquel le film s’articule.

Il convient de souligner les qualités d’un film dont la narration fonctionne avec une grande précision et qui s'avère beaucoup plus classique, sur le plan formel, que les travaux antérieurs du réalisateur chilien. L'élément qui se démarque le plus au niveau technique est sans doute la photographie éblouissante d'Ari Wegner, qui impressionne une fois de plus après sa récente nomination aux Oscars pour son travail sur The Power of the Dog [+lire aussi :
critique
fiche film]. Nous conclurons cet article en louant de nouveau le travail de Florence Pugh, qui ne cesse d'enchaîner les interprétations excellentes dans des films de grande qualité. Parmi les acteurs secondaires, les comédiens Toby Jones ou encore Tom Burke trouvent dans leurs personnages des véhicules parfaits pour montrer de quoi ils sont capables, mais la révélation du film est sans conteste la jeune Kila Lord Cassidy, qui nous offre, dans la peau de la miraculeuse Ana, tout un récital interprétatif d'un niveau qui n'est à la portée que des talents les plus formidablement doués.

The Wonder a été produit par la société irlandaise Element Pictures et la britannique House Productions. Le film sera bientôt disponible dans le monde entier sur Netflix.

(Traduit de l'espagnol)