04/10/2022 - Rendez-vous mondial du cinéma de patrimoine, le festival prépare sa 14e édition qui se déroulera à Lyon du 15 au 23 octobre

Le réalisateur Tim Burton (© Gage Skidmore)

Plus de 185 000 festivaliers pendant neuf jours, plus de 60 lieux (salles de cinéma, villages, espaces de rencontres et d’exposition), près de 425 séances : qui aurait pu croire, à la création en 2009 du Festival Lumière, qu’un événement dédié aux films de patrimoine rencontrerait un tel engouement, ne se contentant pas d’attirer les cinéphiles les plus initiés mais réussissant à séduire un large public populaire ? L’ingrédient principal de cet éclatant succès est un très habile "crossover" : faire présenter les oeuvres du passé par des artistes du présent venant prêter leur notoriété à la transmission de l’Histoire du cinéma. Et quand le chef d’orchestre de l’opération s’appelle Thierry Frémaux, pilote de l’Institut Lumière et également délégué général du Festival de Cannes, ce sont les plus grands noms du 7e art mondial qui répondent à l’invitation et rallient Lyon, en profitant aussi pour y dévoiler leurs derniers films et pour dispenser des masterclass. En tête d’affiche de la 14e édition du Festival Lumière (du 15 au 23 octobre) brillent ainsi les Américains Tim Burton (qui recevra le Prix Lumière 2022 remis chaque année à une personnalité du cinéma pour l'ensemble de son œuvre, et dont 17 films seront projetés) et James Gray, le Sud Coréen Lee Chang-dong, les Mexicains Guillermo del Toro et Alejandro González Iñárritu, le Polonais Jerzy Skolimowski, le Danois Nicolas Winding Refn, le Chilien Sebastián Lelio, les Françaises Nicole Garcia et Marlène Jobert, l’Italienne Monica Bellucci, sans oublier Louis Garrel qui fera ouverture l’ouverture avec L’innocent [+lire aussi :
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Au rayon des rétrospectives se distinguent les maîtres Sidney Lumet (15 films) et Louis Malle (17 films), les œuvres hongroises de André De Toth et celles de la Suédoise Mai Zetterling dans le cadre du programme Histoire permanente des femmes cinéastes. Deux icones féminines seront également à l’honneur avec Jeanne Moreau (en tant que réalisatrice) et l’actrice culte japonaise Meiko Kaji (La Femme scorpion et Lady Snowblood). On peut aussi mentionner parmi une myriade d’autres programmes, l’avant-première mondiale de la copie restaurée de Reds de Warren Betty, Dans la nuit de Charles Vanel en ciné-concert, la section Lumière Classics (22 films de Grémillon à Chabrol, en passant par Eustache, Dreyer, Fleischer, Visconti, Coppola, Forman, Carax, etc.),  les 12 films de cinématographies souvent méconnues de Trésors et curiosités, Les Grands classiques du noir et blanc (Kurosawa, Wilder, Hitchcock, de Sica, Curtiz, Becker, García-Berlanga), les Sublimes moments du muet (dont un nouveau Buster Keaton fraîchement restauré), des documentaires sur le cinéma, un festival pour les enfants, et parmi les avant-premières, Les Amandiers [+lire aussi :
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fiche film] (et dans les salles partenaires du festival, les derniers films entre autres de Lukas Dhont, Jean-Paul Salomé, Roschdy Zem et Rachid Bouchareb). Arrive également au menu XXL une nouvelle section baptisée Cultes ! (sept films signés Nolan, Fincher, Tarantino, Craven, Joel Coen, Lynch et Kassovitz) et les enjeux écologiques ne seront pas mis de côté puisque Cyril Dion viendra présenter sa société Newtopia, centré sur des productions pour imaginer un monde soutenable (un sujet relié à une séance spéciale de Soleil vert de Richard Fleischer). Enfin, les amateurs de musique pourront bénéficier d’un concert exceptionnel Eastwood Symphonic (les musiques des films de Clint Eastwood interprétées par le Quintet de son fils Kyle avec l’Orchestre national de Lyon). Et cerise sur le gâteau, les 100 ans de Nosferatu, le légendaire chef-d’oeuvre de Murnau, seront célébrés à travers un ciné-concert avec la projection du film en copie restaurée accompagnée par l’Orchestre de l’Opéra de Lyon qui sera dirigé par le célèbre Timothy Brock.

Le Marché International du Film Classique (MIFC) qui fêtera son 10e anniversaire se tiendra pour sa part du 18 au 21 octobre. Premier et unique marché du genre dans le monde, le rendez-vous est en pleine croissance à l’image d’un secteur du cinéma de patrimoine en forte expansion (en atteste par exemple le succès de la ressortie en salles cette année en version restaurée de La Maman et la Putain de Jean Eustache). Tous les acteurs de la filière, des vendeurs aux diffuseurs (TV, plateformes, exploitants, festivals, etc.) en passant par les financeurs, les institutions et les prestataires, seront de la partie pour quatre jours de débats, de tables rondes, de panoramas et de focus. Le Grand témoin 2022, Gian Luca Farinelli, directeur de la Cineteca di Bologna, délivrera une keynote, et le pays à l’honneur cette année sera l’Espagne. À signaler notamment au très dense menu du MICF, des réflexions sur les enjeux et les perspectives des rachats de films et de catalogues, ainsi que sur la complémentarité entre actions publiques et initiatives privées au regard du financement des restaurations et des enjeux de diffusion.