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ZAGREB 2022

Critique : Juste une nuit

par 

- Dans ce thriller bouleversant par Ali Asgari, une mère célibataire et sa meilleure amie essaient de trouver quelqu’un pour garder un bébé une nuit

Critique : Juste une nuit
Sadaf Asgari et Ghazal Shojaei dans Juste une nuit

Quand le deuxième long-métrage d’Ali Asgari, Juste une nuit [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, a été dévoilé dans la section Panorama de la Berlinale, en début d'année, on pouvait supposer qu'il avait des chances de devenir un "chouchou des festivals", ou pas – non pas pour ses qualités, qui n'ont jamais été mises en cause, mais pour son manque relatif de nouveauté, dans le sens où il raconte une histoire iranienne typique sur des individus qui se battent contre un système rigide et injuste. Entretemps, les derniers développements survenus en Iran lui ont donné l'allure d'un des films les plus importants de l'année, socialement, une sorte de préquel de la révolution en cours et en expliquant les causes.

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Juste une nuit a été projeté dans plusieurs festivals, comme Zurich (où il a gagné une mention spéciale en compétition internationale, lire l’article), mais le rythme des invitations aux événements cinématographiques s’est accéléré, dernièrement : Valencia, Zagreb et Stockholm l'ont notamment sélectionné. À Zagreb, film est projeté dans la section parallèle "Together Again", puisqu'Asgari y a concouru il y a cinq ans avec son premier long-métrage, Disappearance.

Fereshteh (Sadaf Asgari) est une mère célibataire qui vit dans un grand ensemble quelque part à Téhéran. Elle est ereintée mais heureuse, entre son travail dans une imprimerie et sa fille de deux mois. Cependant, un coup de téléphone vient tout chambouler, révélant à quel point sa situation est désespérée. Ses parents sont sur le point d’arriver en ville plus tard, dans la soirée, or ils ne savent pas, et ne doivent pas apprendre, que leur fille a eu un bébé en dehors des liens du mariage. Ainsi, Fereshteh se retrouve à devoir trouver un endroit où placer le bébé et toutes ses affaires jusqu’au lendemain, et même lesdites affaires posent problème dans un pays où la surveillance et la paranoïa se nourrissent l’une de l’autre, ce qui rend presque impossible de trouver quelqu'un pour accueillir la petite et s'occuper d’elle pendant la nuit.

Heureusement, Fereshteh a une très bonne amie, Atefeh (Ghazal Shojaei), qui est prête à aider autant que faire se peut. Les deux filles se lancent donc dans un "road trip" urbain, d’une idée de solution improbable à l'autre, allant voir des gens qui, bon coeur ou pas, sont tous contrôlés par leur peur d'une figure autoritaire, qui peut prendre différentes formes. Elles vont aussi affronter des menaces, des manigances et chantages, mais elles s'encouragent aussi, façon "girl power", autour d'une cigarette, tandis que la nuit tombe sur la ville.

Ce film étant assez similaire au précédent travail d'Ali Asgari (où un couple cherche une assistance médicale après que leur première tentative de faire l’amour se soit mal passée) ainsi qu’à un bon nombre de films à contenu social, iraniens ou pas, Juste une nuit aurait pu se complaire dans les eaux stagnantes du morne, tout en suivant les (vains) efforts de ses personnages caméra à l'épaule en usant de plans longs, comme on le voit souvent. Cependant, le travail de Rouzbeh Raiga à la caméra est moins remuant et plus coloré que cela, mettant particulièrement l'accent sur certains contrastes frappants (comme les vêtements roses du bébé contre l’obscurité qui gagne du terrain), tandis que le montage d'Ehsan Vasehi maintient un tempo et un dynamisme proches de ceux d'un thriller. Cependant, la plus grande force du film est sans nul doute Sadaf Asgari, qui saisit bien cette occasion de faire montre de son merveilleux talent d’actrice, surtout plus tard dans le film, arrivant à nous convaincre que le combat de son personnage est aussi le nôtre, ce qui fait de Juste une nuit une des expériences de visionnage les plus fortes de 2022 émotionnellement.

Juste une nuit est une coproduction entre l’Iran, la France et le Qatar qui a réuni les efforts de Silk Road Productions, Novoprod Cinema, Taat Films et Premium Films. Les ventes internationales du film sont assurées par MPM Premium.

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(Traduit de l'anglais)

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