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TOKYO 2022

Critique : Kaymak

par 

- Ce nouveau film déconcertant par Milcho Manchevski réunit satire sociale, comédie sur le sexe, et beaucoup de produits laitiers

Critique : Kaymak
Ana Stojanovska et Simona Spirovska dans Kaymak

Le nouveau film de Milcho Manchevski, Kaymak [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, qui vient tout juste de faire sa première mondiale au Festival international du film de Tokyo, est un peu un choc, et pas dans un sens franchement plaisant. Il est lourd, vulgaire, et parfois tellement ridicule qu'on ne peut s'empêcher de glousser. Cependant, le réalisateur macédonien ne s’engage pas pleinement dans la folie totale, injectant aussi dans son histoire des échanges tristes et des commentaires sur la hiérarchie entre ceux qui ont des privilèges et ceux qui n’en ont pas. Et le contraste jure.

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Ici, toute tentative de satire (et il y en a beaucoup) se délite à cause du prodigieux manque de subtilité du film. Plusieurs actes sexuels sont principalement là pour faire rire, à moins que le port du masque de plongée au lit ne soit déjà une pratique bien établie. Le film contient aussi une sous-intrigue bizarre et des déclarations comme : "je vais te farcir comme chou farci".

Ce qui franchement, rend très difficile pour le spectateur de s'intéresser une seconde à ce qui se passe ensuite, même s'il y a aussi beaucoup de déception et de douleur dans l'immeuble de Skopje où se déploie l'action. Un riche couple riche (interprété par (Filip Trajkovikj et Kamka Tocinovski, ici coincée dans le rôle d’une femme à la carrière réussie qui se languit d’être mère, ce qui fait très démodé) n'arrive pas à avoir un enfant. Un autre mariage (qui réunit Aleksander Mikic et Simona Spirovska) est dans une vilaine passe, en partie, semble-t-il, parce que la femme n'arrête pas de rapporter à la maison des tourtes à la viande, jour après jour. Sans se dire un seul mot l'un à l’autre (à moins que "j'espère que ta ch-- va sécher" ne compte), ces duos de voisins vont bientôt se mettre à essayer différentes configurations dans leur foyer respectifs. Tout le monde est content jusqu’à ce que personne ne le soit plus. Ce qui est probablement le seul élément réaliste de tout le film.

Peut-être que Manchevski, encore poursuivi par le fantôme du succès phénoménalement de son premier long-métrage, Before the Rain, voulait juste s'amuser un peu, mais l’histoire qu’il essaie de raconter a peu de sens, et le zigzag constant entre le drame sérieux et la stupidité à l'état pur donne le vertige. Par ailleurs, si l'idée était de faire du commentaire social, pourquoi intégrer au long-métrage des scènes au ralenti de nouveaux ménages à trois (en français, dans le texte, ndlt.) qui marchent en paradant comme si on était dans un Sergio Leone ?

Kaymak, dont le titre renvoie à un délicieux produit laitier qui mène, apparemment, à l’infidélité ou pire, est indéniablement déroutant, mais son approche du sexe à l’écran pourrait au moins soulever quelques questions intéressantes sur un problème sociétal plus vaste qui n'est pas que celui de Manchevski : les gens sont effrayés par ça, le réduisant à une comédie idiote ou à des contes tragiques où aller dans le sens de ses désirs mène aux sanglots. Mais il y a de l’espoir pour le futur, se dit-on, car le plus jeune personnage du film ne cille pas un instant à chaque fois que lss plaisirs charnels sont évoqués. et râle sur Skype au sujet de l'engagement que prennent les ados de l'Utah qui portent une bague de promesse. Quoiqu'il en soit, préparez-vous bien avant d'affronter la scène du masque de plongée.

Kaymak est une coproduction entre la Macédoine, le Danemark, les Pays-Bas et la Croatie pilotée par Banana Film et Scala Productions en coproduction avec Meta Film, N279 Entertainment, Jaako Dobra Produkcija et Dare Films. Les ventes internationales du film sont gérées par LevelK.

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(Traduit de l'anglais)

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