email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

IFFR 2023 Bright Future

Critique : Day of the Tiger

par 

- Ce premier long-métrage bien maîtrisé d'Andrei Tănase, porté par la comédienne Cătălina Moga, suit une femme qui subit la pression d’une société dominée par les hommes

Critique : Day of the Tiger
Cătălina Moga (centre) dans Day of the Tiger

Le premier long-métrage du scénariste et réalisateur roumain Andrei Tănase, Day of the Tiger [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Andrei Tănase
fiche film
]
, vient d’être présenté en avant-première dans la section Bright Future de l’IFFR. Il s’agit d’un drame sobre et subtil sur une femme qui subit, sans y céder, la pression d’une société dominée par les hommes. Avec l’excellente Cătălina Moga (Sieranevada [+lire aussi :
critique
bande-annonce
Q&A : Cristi Puiu
fiche film
]
) dans le rôle principal, le réalisateur signe là un premier film maîtrisé.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vera (Moga) est vétérinaire au zoo de Sibiu, une ville de Transylvanie. Dans la première scène, nous la voyons soigner Rihanna, une tigresse achetée à un cirque par un gangster local. Elle apprend le métier à son jeune assistant, Paul (Bogdan Tulbure) qui a de toute évidence un faible pour elle. Lorsque, ce soir-là, elle arrive à son cabinet en ville pour récupérer des pilules pour le chat d'un client, elle surprend son mari Toma (Paul Ipate), acteur et réalisateur, dans les bras d’une autre. Elle s'éloigne de la fenêtre et rentre chez elle.

Elle téléphone au prêtre du coin. L'archidiocèse a rejeté sa demande pour que la dépouille de son fils, mort alors qu’il n’avait que quatre jours, soit déplacée au cimetière. Que le bébé n'ait pas pu être baptisé en si peu de temps leur importe peu. Si la performance de Moga ne laisse rien paraître, ce n’est d’ailleurs pas nécessaire, il est évident que quelque chose a cédé en elle. Elle retourne au zoo et, après avoir nourri Rihanna, laisse la cage déverrouillée avant de s’endormir sur un tas de foin dans le parc.

Le lendemain matin, la tigresse s'est échappée laissant derrière elle le cadavre d’un cerf sur la clôture extérieure du zoo. Très vite, des recherches sont organisées avec la police, un groupe de chasseurs, une équipe de télévision et Toma. Le zoo se situe en bordure d'un parc national. C’est là que l'équipe de recherche se déploie. Vera confronte Toma sur son infidélité, ils se disputent et manquent alors de se perdre.

Le film est une étude sociale et de caractère sobre qui sonne juste, grâce surtout à la subtilité du scénario et de la performance de Moga. Étant donné l’état d’agitation de Vera, une sorte de dépression nerveuse imperceptible, elle aurait pu accidentellement laisser la porte de la cage ouverte. Mais la façon dont la scène a été filmée porte à croire que c'était un acte volontaire, symbole de la résignation, même passagère, du personnage à son sort. Cependant, c'est un sentiment que chaque spectateur va devoir décider seul.

Le jeu de Moga est tout en retenue, et le réalisateur compte sur la perspicacité du spectateur pour reconnaître chacune des réactions de son personnage, comme sa manière d’inspirer un peu plus profondément lorsqu'elle surprend Toma. Leur dispute est filmée de manière réaliste, elle, qui fulmine de rage et cherche à le blesser sans hausser la voix, lui, qui est sur la défensive.

Le film a également un humour pince-sans-rire, mais pas du genre à faire rire aux éclats. Les spectateurs retiendront plutôt la façon dont Vera entretient la panique de Toma après sa morsure par un serpent, ou le caractère grotesque de la scène où le propriétaire de Rihanna, accompagné de ses sbires, brandit des sabres de samouraï.

Le travail de photographie de Barbu Bălășoiu est classique, avec des couleurs claires, un éclairage réaliste et une approche traditionnelle des différents types de plans. De la même façon, la musique de JB Dunckel, avec ses rythmes et ses instruments, est directe et claire, soulignant simplement les ambiances.

Day of the Tiger est une coproduction de Domestic Film (Roumanie), Altamar Films (France) et Graal (Grèce), dont les ventes internationales sont assurées par la société parisienne Totem Films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy