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GÖTEBORG 2023

Critique : Exodus

par 

- Ce road movie d'Abbe Hassan suit une réfugiée et son passeur clandestin, elle forte, lui faible, dans un parcours tortueux à travers la lumière et les ténèbres

Critique : Exodus
Jwan Alqatami et Ashraf Barhom dans Exodus

L’origine du premier long-métrage d’Abbe Hassan, Exodus [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Abbe Hassan
fiche film
]
, sélectionné dans la Nordic Competition de l’édition 2023 du Festival de Göteborg, se trouve dans son court-métrage Gold. Dans ce film primé, en lice dans la section TIFF Kids du Festival de Toronto, une jeune fille vit sa vie dans un abri anti-bombes à Alep, en pleine guerre civile syrienne. L’enfance a-t-elle une place, même à un moment et dans un lieu comme celui-ci ? C’est la question qui semble posée ici et la réponse qu’apporte l’histoire est rassurante. Gold est un pur joyau de poésie, qui montre les enfants comme des exemples de ce que l’humanité a de plus fort et de plus inaltérable.

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Quatre ans plus tard, Hassan nous livre la plus grosse partie de l’histoire, avec peut-être le même personnage (elles portent du moins le même nom). Nous faisons connaissance avec Amal dans un port turc, alors qu’elle sort d'un conteneur bondé en provenance de Syrie et à destination de la Suède. Nous sommes en 2015, l’Union européenne a fermé ses frontières et la Turquie est devenue la plaque tournante des passeurs, qui profitent sans vergogne et sans pitié de ces malheureux réfugiés (on en comptait plus d’un million à l’époque). L’une de ces réfugiés est Amal, une enfant de 12 ans. Sam est l’un des passeurs. Elle est effectivement démunie, ayant été séparée du reste de sa famille en cours de route. Dans un moment de courage, elle s'accroche à lui, et dans un moment de faiblesse, il la prend sous son aile. C’est ainsi que commence l’exode d’un duo singulier dont la route est longue et sinueuse.

Bien plus prosaïque et pragmatique que son "prologue" introspectif, Exodus est une œuvre sincère, réaliste et parfois assez joyeuse. Un lien de parenté avec une autre jeune héroïne de 12 ans qui rencontre un méchant, celle du Léon de Luc Besson, est parfois perceptible. En fait, Ashraf Barhom a des airs de Jean Reno jeune, alors que la débutante Jwan Algatami est vite cataloguée dans la catégorie des enfants (ou des animaux) avec qui il est dangereux de travailler tant ils ont la capacité de voler la vedette. Heureusement, l’alchimie entre les deux acteurs fonctionne à merveille, et alors que le road-movie d’Amal et de Sam progresse, nous assistons à une série d'incidents aux tonalités diverses. Une scène inoubliable se déroule à l’intérieur de l’aéroport désaffecté d’Ellinikon, situé à l’extérieur d’Athènes, qui à l’époque du tournage abritait un camp de réfugiés. Là, nos deux personnages arrivent juste à temps pour une fête de mariage, où Sam a l’occasion de montrer ses talents de pianiste.

Mais si les réfugiés connaissent de temps en temps des instants de joie, que le film capture à merveille, ils en connaissent aussi de terribles et de sombres. Le réalisateur Hassan aborde aussi les tragédies dont on entend souvent parler dans les journaux. Lorsque, à un moment particulièrement critique et ambigu, nous quittons Amal, cette notion d'enfants courageux nous vient à nouveau à l'esprit. Mais cette fois, de manière beaucoup plus pragmatique que poétique.

Exodus est une production de B-Reel Films (Suède) et de Green Olive Films.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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