email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SÉRIES / CRITIQUES Allemagne / Belgique

Critique série : The Swarm

par 

- Quoique le concept du “monstre marin” n’ait rien de nouveau, Luke Watson, Barbara Eder et Philipp Stölzl en font une première saison divertissante et visuellement splendide pour cette série

Critique série : The Swarm

Quand le captivant roman de science-fiction Abysses de l’écrivain allemand Frank Schätzing est paru, en 2004, il a vendu plus de 4,5 millions de copies partout dans le monde. Il est donc peu surprenant que la chaîne publique allemande ZDF ait annoncé, en 2021, la production d’une adaptation télévisuelle du livre. Et les producteurs n'ont reculé devant aucune dépense : avec son budget de 40 millions d'euros, The Swarm [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Leonie Benesch
fiche série
]
est la série TV allemande la plus chère jamais réalisée, et une des plus chères jamais tournées en Europe.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Ce budget, en revanche, est plus surprenant, compte tenu du fait que les chaînes publiques européennes ne sont généralement pas connues pour produire des blockbusters à destination d'un public jeune. Dans son pays, ZDF est connue pour ses adaptations très digestes des romans sentimentaux situés en Cornouailles de Rosamunde Pilcher.

C'est d'ailleurs la principale critique qu'ait formulée Schätzing sur la version télévisuelle de ses Abysses : dans une interview publiée dans le quotidien allemand Die Zeit daté du 15 février (cliquer ici), il a fait observer que The Swarm était trop "Pilcherisé. Mais est-ce qu’il a vraiment raison ?

La série a fait son avant-première cette année à Berlinale Series, et sa première internationale a eu lieu à Bruxelles le 1er mars. C’était un choix approprié, dans la mesure où cette série est vraiment internationale, avec des acteurs de toutes provenances, notamment Leonie Benesch (Allemagne), Cécile de France (Belgique), Rosabell Laurenti Sellers (Italie/États-Unis), Joshua Odjick (Canada), Krista Kosonen (Finlande), Takuya Kimura (Japon) et Sharon Duncan-Brewster (Royaume-Uni), pour n'en citer que quelques uns. De plus, le plus gros du tournage s’est effectué en Italie et, pour les scènes subaquatiques, aux Studios Lites, en Belgique.

Après la projection à Bruxelles, Uta Leonhardt, une des productrices déléguées de la série, a expliqué que ce qui rend cette production spéciale, c’est que la diversité n’a pas été apposée de force sur le projet, mais s'est présentée naturellement. Cela dit, peut-être à cause de son showrunner américain Frank Doelger (Game of Thrones), par moments, la série fait trop américaine, ce qui n’était pas nécessaire, car elle avait assez de potentiel pour fonctionner sans cela.

La série étant chorale, il n’y a pas une star de l’émission qu’on peut isoler en particulier. "C’est la science, la vraie star", comme l'a souligné Alexander Karim, qui joue le biologiste marin Dr. Sigur Johanson. C'est du reste aussi le cas dans le roman de Schätzing. La série arrive vraiment à trouver le délicat point d’équilibre entre précision scientifique et attention à ne jamais ennuyer.

Sauf que les spectateurs n'ont pas seulement besoin de faits : ils ont aussi besoin d’émotions pour arriver à avoir de l’empathie pour les personnages qu’ils voient à l’écran. À cette fin, ajouter quelques éléments d'intrigue romantiques façon Pilcher n’était pas un si mauvais choix. Cependant, l’empathie profonde arrive vraiment au milieu de la série, avec les épisodes réalisés par Barbara Eder (3 à 6). Bien que le travail des comédiens soit excellent tout au long de la série, les deux premiers épisodes, réalisés par Luke Watson, sont surtout dédiés à l’exposition et auraient facilement être plus condensés. L’implication d’un trio de réalisateurs (les épisodes 7 et 8 ont été confiés à Philipp Stölzl) signifie aussi que chaque partie a un ton et un rythme différent. Les scènes subaquatiques sont particulièrement belles et cinématographiques (imaginez un croisement entre Sauvez Willy et Avatar 2 : la voie de l'eau).

Un des gros points faibles du film énorme est le fait qu'il n'a pas tiré l'intrigue jusqu'aux années 2020. La prémisse principale est une catastrophe mondiale (un organisme inconnu venu de l’océan qui se révolte contre l’humanité). Cette partie de l’histoire est d'autant plus crédible après trois ans de pandémie, mais la série néglige l'intervention des réseaux sociaux que chaque grand énorme désastre emporte forcément de nos jours. De plus, comme nous l’avons dit plus haut, le rythme de l'ensemble paraît un peu lent pour une série en huit épisodes. Mais c’est certainement un bon départ, si ce n'est qu'un début.

The Swarm a été produit par la société de Doelger, Intaglio Films (Allemagne) et une alliance entre ZDF Studios et Beta Film, qui s’occupe aussi de la distribution. C’est une coproduction de l’Alliance européenne qui a réuni ZDF, France Télévisions, la RAI (Italie), l'ORF (Autriche), la SRF (Suisse), Nordic Entertainment Group (Suède) et Hulu Japan.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy