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SÉRIES MANIA 2023 Séries Mania Forum

Questions cruciales et tendances clés du paysage européen des séries

par 

- Pic des investissements ? Coproductions européennes en berne ? Valeur de l’IP ? Un débat éclairant à Séries Mania Forum autour des tendances dévoilées par l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel

Questions cruciales et tendances clés du paysage européen des séries
La série Le Bureau des Légendes, qui va faire maintenant l’objet d’un remake américain avec George Clooney à bord

La publication par l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel de son rapport annuel Tendances clés 2022/2023 des industries et des marchés de la vidéo à la demande et de la télévision (téléchargeable ici) a nourri un très intéressant débat qui a ouvert Séries Mania Forum, le volet professionnel du Festival Séries Mania.

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Si les investissements dans les contenus audiovisuels européens n’ont pas cessé d’augmenter (tout particulièrement dans les séries et hormis une pause de croissance en 2020) depuis l’arrivée sur le marché des plateformes SVOD mondiales, les investissements de ces dernières ne se sont pas substitués à ceux des diffuseurs TV. Au contraire, ceux-ci, confrontés à une concurrence nouvelle, ont également accéléré leurs engagements à tel point qu’ils ont financé 84% de tous les contenus originaux européens en 2021 contre 16% pour les streamers. À noter également que la croissance des investissements des plateformes mondiales dans le contenu européen original a surtout profité à l'Espagne (38% du financement de tous les contenus espagnols) et dans une moindre mesure au Royaume-Uni, alors que l'Allemagne et la France sont encore très en retrait sur ce point. Au total, 1328 titres et 14 858 heures de fiction télévisée ont été produits en Europe en 2021 avec une tendance aux formats plus courts (de 3 à 13 épisodes) qui représentent maintenant 60% environ des séries produites en 2021. L'Allemagne domine le classement européen des pays producteur de fiction à la fois en termes de titres (suivie par la France et le Royaume-Uni) et en heures (suivie par la Pologne et la Grèce).

A-t-on atteint un pic ? Selon Guillaume Pommier (qui co-dirige la Distribution chez Federation Studios), "la période où l’argent coulait à flot est terminée. Il y a une contraction du marché et les streamers sont de plus en plus prudents en termes de dépenses. Mais les chaînes produisent de plus en plus et il y aussi de nouveaux entrants comme Paramount. Cependant, les diffuseurs doivent résoudre une équation compliquée car d’une part leurs recettes publicitaires baissent et d’autre part les audiences sont de plus en plus exigeantes pour les contenus premium." Une analyse complétée par Alexandra Lebret (directrice générale du Club des Producteurs Européens) : "Il y désormais beaucoup de concurrence, et il faut se différencier. Mais les producteurs doivent produire pour moins cher et on constate que les investissements se tournent surtout vers les contenus locaux. Quant aux coproductions européennes, elles fonctionnent mais elles sont à un niveau tristement faible (et pour moitié linguistiques du type France/Belgique ou Allemagne/Autriche) car quand il y a un diffuseur local, il est très difficile de convaincre un autre pays de s’engager sur la base d’une coproduction minoritaire. Il faudrait trouver de nouvelles sources de financement sans diffuseur attaché, à l’image de l’initiative d’Eurimages."

"L’Alliance (RAI, ZDF, France Télévisions) devrait en faire plus et passer à 7-8 séries (contre cinq actuellement)" préconise Guillaume Pommier, qui mise surtout dans l’immédiat sur les préventes comme relais de croissance pour la production, mais aussi sur la mise à profit des IP (qui représentent 28% de la production européenne contre 42% aux Etats-Unis). "Un très bon exemple est la série Le Bureau des Légendes [+lire aussi :
interview : Frédéric Lavigne
fiche série
]
, produite pour Canal+ et dont le producteur a très méticuleusement accompagné, en particulier auprès de la presse, la diffusion dans tous les territoires, et qui va faire maintenant l’objet d’un remake américain avec George Clooney à bord. Le marketing, c’est la clé !" Un point de vue nuancée par Alexandra Lebret : "l’IP est un atout créé par le producteur, dans lequel il a investi, y compris en co-développement. Le problème, c’est quand l’IP lui échappe pour une saison 2, pour un remake, etc. C’est catastrophique car ce n’est pas en production qu’on gagne de l’argent et c’est un sujet névralgique pour l’avenir de l’industrie et des indépendants car on est en train de créer des atouts pour les Américains, ce qu’on ne devrait pas faire. Il faudrait vraiment réagir sur ce point au niveau européen car l’IP n’est pas un revenu additionnel, mais une partie intégrante du succès".

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