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INDUSTRIE / MARCHÉ France

287 longs métrages produits par la France en 2022

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- 1,18 Md€ d’investissements, un record de coproductions internationales et la nouveauté des préachats des plateformes pour un retour à la normale pré-pandémique de la production hexagonale

287 longs métrages produits par la France en 2022
Miraculous - le film de Jeremy Zag, qui a bénéficié d’un budget de 60 M€

Après le très fort rebond de rattrapage en 2021 consécutif à l’impact de la pandémie, la production cinématographique française a retrouvé ses standards de la décennie écoulée avec 287 longs métrages agréés (dont 54 documentaires et 13 titres d’animation) l’an dernier pour 1,18 Md€ d’investissements selon le bilan 2022 dévoilé par le CNC. Un retour à la normale qui recèle néanmoins quelques nuances et nouveautés, en particulier la première année complète d’intégration des plateformes de VàDA dans le sophistiqué système de financement français.

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Il faut d’abord souligner que le nombre de films d’initiative française (FIF) qui s’est élevé à 208 en 2022 (dont 49,5 % de premiers et de seconds longs) est en en recul de 10,7% par rapport à la moyenne 2017-2019 et qu’il faut remonter à 2010 pour trouver un niveau aussi "faible" de films 100% français (143 longs métrages).

En revanche, les coproductions internationales ont le vent en poupe avec 144 films dont 65 majoritaires françaises et 79 minoritaires (un record sans doute lié à la reprise des tournages dans de nombreux pays l’an passé) avec 19 pays. Les investissements en la matière se sont élevés à 517,54 M€. L’an dernier, les principaux partenaires étrangers du cinéma hexagonal ont été la Belgique (31 FIF et 17 minoritaires), l'Italie (10 et 17), l'Allemagne (8 et 7), le Canada (7 et 7), la Suisse (7 et 7), le Portugal (2 et 9), l’Espagne (10 minoritaires), le Luxembourg (4 FIF et 5 minoritaires) et la Tunisie (5 et 3).

Du côté du financement, 914,59 M€ ont été investi dans les 208 FIF dont le devis moyen augmente pour la seconde année consécutive à 4,4 M€. 39 d’entre eux ont bénéficié d’un budget supérieur à 7 M€ dont quatre à plus de 20 M€ : le titre d’animation Miraculous - le film de Jeremy Zag (60 M€), La Vie pour de vrai de Dany Boon (21,9 M€), Jeanne du Barry [+lire aussi :
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de Maïwenn (20,6 M€) et DogMan [+lire aussi :
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de Luc Besson (20,4 M€). Il faut également signaler que la proportion (15,9 %) des longs métrages aux budgets entre 4 et 7 M€, autrement dit le "cinéma du milieu" qui voit naître en général une grande majorité des meilleurs films d’auteur hexagonaux, est à son niveau le plus bas depuis 2015.

Le détail des sources de financement des FIF en 2022 révèle une structure relativement stable avec néanmoins une baisse de 18,3% de l’apport des mandats (distribution salles, édition vidéo, ventes internationales) par rapport à la période 2017-2019. Les producteurs couvrent eux-mêmes 39,5 % des budgets, les diffuseurs assurent 29,7% des devis et les mandats 12,7 %. Le reste du financement des FIF est issu des soutiens publics (7,9 %), des apports étrangers (7,3%) et des Sofica (3,1%).

Grande nouveauté dans le panorama du financement par les diffuseurs: 17 FIF ont été préfinancés en 2022 par Netflix (8 titres), Prime Video (5) et Disney+ (4) pour un montant global de 21 M€ d’investissement. Il faut noter que les plateformes sont diffuseurs uniques seulement pour deux de ces films. Pour le reste, elles sont associées aussi bien à OCS (7 films dans cette configuration) qu’avec Canal+ (2 titres) ou aux chaînes en clair (deux longs avec TF1 et quatre avec France 2 - France 3). Cependant leurs stratégies sont différentes puisque Netflix engage 2,2 M€ en moyenne par film (notamment deux titres à plus de 15M€ de budget dont Jeanne du Barry de Maïwenn) contre 0,49 M€ pour Disney+ et 0,27 M€ pour Prime Video. Enfin, il faut signaler que parmi les 17 préachats des plateformes pointent huit premiers longs et trois deuxièmes films.

Canal+ demeure néanmoins le pilier du financement du cinéma français par les diffuseurs avec 117,3 M€ d’investissements dans 104 FIF (auxquels s’ajoutent 5,38 M€ pour 12 coproductions minoritaires françaises). Les autres chaînes payantes pointent à 10,93 M€ pour OCS (pour 17 longs métrages dont 16 FIF) et à 14,3 M€ pour Ciné+ (pour 119 films dont 105 FIF). Un paysage français de la Pay TV qui sera bientôt redessiné par le rachat annoncé d’OCS par Canal+, s’il est validé par l’Autorité de la Concurrence.

Les chaînes en clair ont financé pour leur part 91 films français (dont 84 FIF) pour un total de 111,25 M€ avec France 2 (40,25 M€ pour 36 titres dont 35 FIF), France 3 (17,29 M€ pour 22 films dont 20 FIF), TF1 (29,55 M€ sur 11 FIF), M6 (13,20 M€ pour 6 FIF) et Arte France (6,55 M€ pour 16 longs métrages dont 12 FIF). Les chaînes gratuites non-historiques de la TNT ont investi pour leur part 4,42 M€ pour 16 FIF préachetés avec notamment 8 film pour TMC et quatre chacun pour C8 et W9.

Si le nombre de FIF financés par les diffuseurs a baissé de 11% en 2022 par rapport à la moyenne 2017-2019, l’investissement moyen par film est en hausse et les apports des plateformes compensent le recul des engagements des chaînes privés gratuites.

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