20/05/2004

Après moult péripéties et un couloir aérien spécialement ouvert pour acheminer les bobines, 2046, le dernier film du cinéaste hongkongais Wong Kar-wai a finalement été projeté jeudi 20 mai en compétition officielle. Coproduction internationale majoritaire française, l’œuvre a immédiatement enflammé les esprits et divisé le public, les uns criant au génie, les autres au somptueux raté. Déjà récompensé sur la Croisette en 1997 avec un prix de la mise en scène pour Happy Together, le réalisateur qui aurait débuté le tournage de 20046 en 1999 a de nouveau misé sur son acteur fétiche Tony Leung (épatant comme toujours), mais aussi sur la jeune et étonnante Zhang Ziyi ainsi que sur la valeur sûre Gong Li. Un casting qui compte pour beaucoup dans la fascination étrange de ce dernier opus nimbé de lumières jaunes, drapé de décors envoûtants et de costumes à la perfection irréelle.

L’art de Wong Kar-wai habite chaque plan, composé avec un soin sans égal, mais contrairement à In the mood for love (2000), le charme agit plus souvent comme un venin que comme un aphrodisiaque. Raconter l’histoire tient de la gageure tant le cinéaste a rejeté les règles de la narration classique. Disons simplement qu’un homme se souvient des femmes qui ont compté dans sa vie et de l’une d’entre elles en particulier, sa voisine de chambre à l’hôtel où il habitait. Un récit hypnotique qui frôle souvent le coma, noyé dans un océan de beauté cinématographique et entrecoupé d’énigmatiques images d’anticipation.
La production au long cours de 20046 a été menée par Jet Tone Films (Hong Kong) avec comme coproducteurs français Paradis Films, Orly Films, France 3 et Arte, pour un budget total de 13,70 millions d’euros qui englobe aussi côté italien Amedeo Pagani et l'Institut Luce. C’est Océan Films qui distribuera le film en France, Fortissimo Film Sales assurant les ventes internationales.