email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2005 Quinzaine des Réalisateurs

Odete : amours violentes autour d’un mort

par 

Scène de transe orgasmique de nuit sur une tombe, tentatives de suicide de jour au même endroit, fausse grossesse hystérique sur fond d’escroquerie, rendez-vous homos dans des saunas ou des parkings: la projection aujourd’hui d’Odete [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le nouveau film du réalisateur portugais João Pedro Rodrigues n’a pas étonné les cinéphiles avertis de la Quinzaine des réalisateurs. Il faut dire qu’en matière d’excès, le cinéaste avait déjà placé la barre très haut avec son premier long métrage O Fantasma, présenté en 2000 à Venise et fort apprécié par les critiques français.
Cette fois, le Lusitanien a choisi de dépeindre le mal-être de deux jeunes de Lisbonne, Odete (Ana Cristina de Oliveira) et Rui (Nuno Gil). Deux histoires parallèles qui se croisent et deux chagrins autour d’un même deuil, l’un véridique et l’autre simulé. Mort au début du film, Pedro constitue le lien en tant qu’amant de Rui et voisin d’Odete. Cette dernière, roller-girl dans un supermarché vient de se faire quitter par son petit ami qui refusait de lui faire un enfant. Elle s’autoproclame alors enceinte du décédé, harcèle sa mère quotidiennement au cimetière, se projette dans un amour imaginaire pour le défunt confinant à la folie et commence à ressentir tous les symptômes d’une femme enceinte. De son côté, Rui qui culpabilise sur la mort de son amant s’abrutit d’alcool en solitaire, cédant juste à des passades sexuelles et considérant Odete d’un mauvais œil quand ils se croisent. Finalement prise sous son aile par la mère éplorée de Pedro, Odete se laissera emporter par son étrange obsession en se transformant physiquement en clone féminin de Pedro. La supercherie de sa grossesse sera dévoilée, mais Rui retrouvera l’amour de Pedro réincarné en Odete, un nouveau couple mêlant trash, sexe inverti et folie.
Très maîtrisé sur le plan formel avec notamment un sens très développé du petit détail glissé dans le cadre, Odete (produit par Rosa Filmes, distribué et vendu à l’international par Kino Filmes) se révèle une œuvre dérangeante qui ne recherche pas l’unanimité. Avec un cimetière jouant pratiquement le rôle principal et une intrigue où les personnages essayent de faire revivre les morts comme des médiums, le tout sur fond d’homosexualité omniprésente, le second long métrage de João Pedro Rodrigues va sans aucun doute séparer nettement ses partisans de ses détracteurs, mais tous s’accorderont sur les qualités de cinéaste du réalisateur.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy